Pour réussir sa transition numérique, la Suisse doit éviter de taxer la robotisation, estime economiesuisse. Elle ferait mieux d'encourager le développement libéral des débits Internet dans tous le pays et la coopération entre l'économie et les hautes écoles.
Une nouvelle étude d'economiesuisse, réalisée avec le soutien du laboratoire d'idées W.I.R.E., propose un état des lieux de la transition numérique. Elle identifie les questions et les thèmes que la Suisse doit traiter en priorité, si elle veut en sortir gagnante.
Au lieu de discuter d'impôts sur les caisses automatiques ou d'une interdiction d'envoyer des courriels après 19h00, les milieux politiques, économiques et scientifiques ainsi que la société devraient se pencher sur des questions plus fondamentales, écrit mardi l'organisation faîtière des grandes entreprises suisses. Il faut relever les défis liés à la numérisation 'de manière positive, ouverte et avec assurance'.
Déréglementer
L'évolution technologique remet en question le rôle de l'Etat ainsi que de nombreuses réglementations et approches réglementaires actuelles, estime economiesuisse. Plutôt que de réglementer précipitamment de nouveaux modèles d'affaires, il faut déréglementer afin de préparer les prestataires actuels au changement de la situation concurrentielle.
L'évolution technologique ne doit en outre pas être pilotée par le biais du système fiscal. Un impôt sur des robots dissuaderait d'investir dans de nouvelles technologies, les entreprises risquant alors de se faire distancer par la concurrence internationale. Le système social doit, lui, être aménagé de manière à encourager la responsabilité individuelle, tout en soutenant ceux qui en ont besoin.
Programmation à l'école
Dans le domaine de la formation, chaque jeune devrait posséder en fin de scolarité des connaissances de base en programmation et en pensée computationnelle, ajoute l'organisation. Il faut aussi développer de manière équivalente les compétences personnelles, sociales et techniques ainsi que la pensée créative et l'esprit critique.
La transformation numérique requiert par ailleurs des infrastructures d'information et de communication sûres, performantes et disponibles dans l'ensemble du pays. Pour ce faire, il faut développer les débits Internet dans un cadre réglementaire libéral.
Enfin, l'économie numérique dépend aussi de la coopération entre les grandes entreprises, les PME, les start-up, les hautes écoles et même les ONG. Economiesuisse appelle donc à mettre en réseau les entreprises et la recherche tout en veillant à préserver les libertés de la recherche fondamentale. Il faut renforcer les partenariats public-privé et inciter les hautes écoles à investir davantage dans les domaines qui contribuent au virage numérique.
/ATS