Erosion de la compétitivité d'entreprises de l'Arc jurassien

L'industrie de l'Arc jurassien peine à se relever de l'abandon du taux plancher et souffre ...
Erosion de la compétitivité d'entreprises de l'Arc jurassien

Erosion de la compétitivité d'entreprises de l'Arc jurassien

Photo: Keystone

L'industrie de l'Arc jurassien peine à se relever de l'abandon du taux plancher et souffre du net ralentissement de l'horlogerie. Plus vulnérables, les petites entreprises ont vu leur trésorerie fondre tout en étant exposées à une érosion de leur compétitivité.

Cet état des lieux de l'industrie a pour la première fois été établi par les quatre acteurs économiques de la région: la Chambre d'économie publique du Jura bernois (CEP), la Chambre neuchâteloise du commerce et de l'industrie (CNCI), la Chambre du commerce et d'industrie du Jura (CCIJ) et la Chambre économique Bienne-Seeland (WIBS).

'Certains indicateurs montrent que l'hémorragie s'est arrêtée, mais le système fonctionne à un niveau trop bas', a expliqué mercredi le directeur de la CEP Patrick Linder. Si la situation est en train de se stabiliser pour les entreprises de plus de 50 personnes, elle reste cependant précaire pour les moins grandes entités.

'Les petites entreprises ont tendance à tenir sur leurs réserves et leurs capacités financières s'amenuisent', a relevé Florian Németi, directeur de la CNCI. 'Une disparition de tels acteurs poserait un problème à toute la filière industrielle', a-t-il ajouté en évoquant une perte du savoir-faire de cette région fortement exportatrice.

Perte de compétitivité

Le phénomène qui inquiète au plus au point les quatre institutions économiques est recul des capacités d'investissement des petites entreprises. 'A terme, nous pourrions assister à une érosion de la compétitivité des PME', a mis en garde Patrick Linder. 'Elles auront décroché en terme concurrentiel', a-t-il ajouté dans la foulée.

Le baromètre industriel de la CEP confirme cette tendance. 'Les petites entreprises, notamment les sous-traitants, s'attendent à de mauvais résultats financiers pour le 2e trimestre', a commenté Patrick Linder. Les anticipations des plus grandes entreprises sur le plan du chiffre d'affaires laissent entrevoir une amélioration.

Les indicateurs choisis par la CNCI dans son enquête rejoignent ceux de la CEP et révèlent une tendance généralisée à la baisse en matière d'investissement et dans le marché des affaires. Le cas de l'industrie à Bienne correspond à cette configuration dans laquelle les entrées de commandes se maintiennent sans être suffisantes.

Soutien à l'innovation

'Pour avancer, il faut non seulement investir dans son entreprise mais aussi sortir de Suisse pour nouer des partenariats avec des entreprises étrangères', a estimé Florian Németi. Autres pistes évoquées, la numérisation du procédé de fabrication et la reconnaissance du soutien à l'innovation.

Pour ces institutions, le soutien à l'innovation mis en oeuvre dans les PME s'impose comme un axe stratégique des prochaines années. Mais, pour le moment, elles estiment que le passage à une durée d'indemnisation de 24 mois dans les délais cadre de chômage partiel pourrait sauvegarder quelques sociétés de l'Arc jurassien.

L'arrivée à échéance des délais cadre du chômage partiel ouverts par bon nombre d'entreprises de l'Arc jurassien en 2015 est susceptible d'avoir une incidence 'marquée' sur les places de travail et le taux de chômage dans le deuxième trimestre 2017.

/ATS
 

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