L'ancien président brésilien Lula a été entendu vendredi par la police fédérale qui a perquisitionné son domicile. Les policiers l'ont interrogé sur de présumés délits de corruption et blanchiment d'argent dans le cadre du vaste scandale Petrobras.
Luiz Inacio Lula da Silva, 70 ans, a été conduit au siège de la police fédérale de l'aéroport de Congonhas (Sao Paulo) pour l'interrogatoire. Auparavant, la police fédérale avait 'mené des fouilles et perquisitions chez Lula (à Sao Paulo), à l'Institut Lula et chez plusieurs de ses collaborateurs et membres de sa famille', selon l'attaché de presse de l'ex-président et de la Fondation Lula.
Un armée de policer et d'enquêteurs
Dans un communiqué, la police a de son côté précisé que l'opération 'Lavage Rapide' avait mobilisé 'près de 200 policiers et 30 inspecteurs des impôts' en exécution de '44 mandats judiciaires, dont 33 mandats de fouilles et perquisitions et 11 mandats d'amener dans les Etats de Rio de Janeiro, Sao Paulo et Bahia'.
Selon le procureur Carlos Fernando dos Santos Lima, l'ex-chef d'Etat a bénéficié de 'beaucoup de faveurs' de la part de grandes entreprises du bâtiment, accusées de corruption dans le scandale Petrobras.
Environ 30 millions de reais (7,7 millions de francs) constitués de dons et d'honoraires pour des conférences 'ont été versés par les grandes entreprises du BTP' à Lula, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Curitiba (sud).
Triplex et maison de campagne
'Les faveurs sont nombreuses et difficiles à évaluer. Il est plus facile de quantifier les travaux effectués dans l'appartement triplex et la maison de campagne', qui auraient été financés par de l'argent du réseau de fraudes autour de Petrobras, a-t-il ajouté. Le procureur n'envisage toutefois pas de demander l'incarcération de l'ancien chef d'Etat à l'heure actuelle.
Lula a déjà nié à plusieurs reprises être le propriétaire de ce triplex, situé dans la cité balnéaire de Guaruja (Sao Paulo), ou de la maison de campagne. Dans un communiqué, l'Institut Lula a déploré l'action de la police, 'arbitraire, illégale et injustifiable' selon lui.
'Révélation filtrées, sélectives et illégales'
Lancée en 2014, l'enquête sur le scandale Petrobras a mis au jour un système de trucage systématique des marchés passés entre le géant pétrolier contrôlé par l'Etat et 16 entreprises, donnant lieu à des commissions de 1 à 3% sur chaque contrat dont une partie était reversée à des élus de la coalition au pouvoir.
L'opération 'Lavage rapide' intervient au lendemain d'une avalanche de nouvelles accusations de corruption dans le scandale Petrobras avec notamment la déclaration d'un sénateur impliquant, selon la presse, Lula et l'actuelle présidente Dilma Rousseff.
'Ces révélations filtrées, apocryphes, sélectives et illégales doivent être rejetées et leur origine rigoureusement tirée au clair car elles bafouent la loi, la justice et la vérité', a réagi Mme Rousseff. Une procédure de destitution à l'encontre de la présidente a été lancée fin 2015 par un groupe de juristes, soutenus par l'opposition, qui l'accusent d'avoir maquillé les comptes publics.
/ATS