Le chiffre d'affaires de l'industrie suisse des machines, des équipements électriques et des métaux (MEM) affiche une modeste hausse de 0,3% l'an passé comparé à 2013. Après l'abolition du taux plancher pour l'euro et l'envol du franc, la branche subit un effondrement massif des marges. Elle en appelle à la politique.
Au deuxième semestre 2014, la marche des affaires dans l'industrie MEM a stagné en raison de la faible conjoncture en Europe, son débouché principal, explique mercredi l'organisation faîtière du secteur, Swissmem. Au troisième puis au quatrième trimestre, les ventes ont même reculé de 4,2%, respectivement 2,4% sur un an.
Les exportations ont toutefois profité de la relance aux Etats-Unis, avec un bond de 7,8% à destination de ce marché. Elles ont crû de 6,1% vers l'Asie, mais ont fait du surplace vers l'Union Européenne. En 2014, les livraisons à l'étranger ont totalisé 66,2 milliards de francs, soit un plus de 1,3% sur un an. Tous les segments ont progressé sauf celui de l'électrotechnique/électronique (-4,4%).
Les entrées de commandes se sont, elles, étoffées de 4,9%, mais la croissance n'était pas au rendez-vous dans la seconde moitié de l'exercice. Après le calme plat en été, les nouveaux ordres se sont tassés d'octobre à décembre de 1,8% par rapport à la même période un an plus tôt.
Repartir à zéro
Même si la Banque nationale suisse (BNS) n'avait pas abandonné le 15 janvier le cours minimum de 1,20 franc pour un euro, la branche allait au-devant d'une période de stagnation, estime Swissmem. Mais depuis cette décision, de nombreuses petites et moyennes entreprises industrielles sont retombées dans la zone déficitaire.
La lutte - parfois pour la survie - doit reprendre à zéro, selon la faîtière. En janvier, 48,6% des entrepreneurs sondés anticipaient un recul à moyen terme des commandes à l'étranger, soit trois fois plus qu'à l'automne.
Dans ce contexte, Swissmem exige un soutien des politiques et des partenaires sociaux pour redonner à la place industrielle suisse son attractivité. L'organisation juge essentiel que la mise en oeuvre de l'initiative contre l'immigration de masse maintienne les accords bilatéraux. En outre, le Conseil fédéral doit au moins 'aspirer' à un accord de libre-échange avec les Etats-Unis.
/ATS