Le Sénat n'a pas réussi à trouver un accord pour éviter l'expiration du programme controversé de collecte des données téléphoniques par la NSA, ont indiqué des sénateurs dimanche. Ce délai est fixé à 00h01 (06h01 en Suisse) lundi.
L'Agence nationale de sécurité (NSA) pourrait ainsi être contrainte de débrancher les serveurs lui permettant de collecter les métadonnées des appels téléphoniques aux Etats-Unis, faute d'un accord politique pour reconduire ce programme. Son existence avait été révélée par Edward Snowden.
Quelques heures avant que le Sénat n'étudie in extremis l'avenir du programme de surveillance très controversé, le directeur de l'agence américaine de renseignement CIA a assuré dimanche que la collecte de données téléphoniques était 'très importante' pour la sécurité des Etats-Unis. 'C'est quelque chose que nous ne pouvons pas nous permettre maintenant', a déclaré John Brennan sur CBS.
Perte d'une protection
'Lorsque l'on voit les épouvantables attentats terroristes et la violence à travers le monde, nous devons garder notre pays en sécurité, et nos océans ne nous protègent plus comme ils le faisaient il y a un siècle', a-t-il ajouté.
Selon lui, les groupes extrémistes comme l'organisation djihadiste Etat islamique 'regardent très attentivement' ce qui se passe aux Etats-Unis, que ce soient la révélation d'informations classées ou l'évolution de la législation pour pouvoir jouer avec ses contours.
Vers un blocage
La Chambre des représentants a déjà adopté le USA Freedom act, qui laisserait aux compagnies téléphoniques le soin de stocker les données des appels. Un contrôle judiciaire serait appliqué sur la manière dont les agences de renseignement pourront avoir accès à ces données et les exploiter.
Mais le sénateur républicain libertaire Rand Paul, possible candidat à la présidentielle de 2016, a promis qu'il bloquerait toute tentative d'adoption du texte ou de prolongation du Patriot Act, comme il en a la possibilité du fait des complexes règles de procédure du Sénat américain. Au moins jusqu'à mercredi. Ce qui forcerait la NSA à arrêter la collecte des données dès dimanche.
Différence 'à long terme'
L'ancien patron de la NSA et de la CIA, Michael Hayden, a estimé que ces quelques jours de vacances dans la surveillance reviendraient à renoncer à quelques 'brins de tissus' dans une grande couverture de protection.
'Ca pourrait ne pas faire de différence pendant un certain temps. Mais ça pourrait aussi bien' en faire une, a-t-il déclaré sur CNN. En revanche, 'à long terme, je suis prêt à parier que cela fera réellement une différence', a-t-il prévenu.
/ATS