'La Suisse finira par trouver une solution pour appliquer l'initiative contre l'immigration de masse', estime le président du Parti socialiste Christian Levrat. Mais selon lui, ce ne sera pas la fin des problèmes avec l'UE.
Berne peine à s'entendre avec Bruxelles pour mettre en oeuvre le texte de l'UDC accepté par le peuple en février 2014. Pour le PS, il faut analyser toutes les relations bilatérales et réfléchir à la perte de souveraineté nationale. C'est l'une des priorités 2016 annoncées mercredi par le parti lors de son traditionnel apéritif des médias pour l'Epiphanie.
Pour Christian Levrat, les milieux économiques se trompent en croyant qu'il faut uniquement trouver une solution pour appliquer l'initiative. La clause unilatérale de sauvegarde proposée par le Conseil fédéral en décembre risque de geler pour des décennies toute discussion sur la politique européenne.
Seul un accord cadre chapeautant tous les accords bilatéraux permettra d'éviter des accords figés et perdant de la valeur. La Suisse risque une perte de souveraineté, mais il faut aborder cette question avec une vision à long terme. Le PS ne défendra pas forcément l'adhésion à l'UE, il faudra en discuter, a précisé son président. Cela dépendra aussi de la direction vers laquelle évoluera l'Union.
Chaud pour les finances
L'année s'annonce par ailleurs 'chaude sur le plan budgétaire et fiscal'. Le PS craint que le nouveau ministre des finances Ueli Maurer n'aggrave le plan d'économies annoncé pour les années 2017 à 2019 en exigeant davantage de coupes dans l'aide au développement ou les dépenses sociales pour ménager l'armée et l'agriculture.
Les socialistes se battront en tout cas pour raboter le 'cadeau à 1,3 milliard de francs' aux sociétés, prévu dans la réforme de la fiscalité des entreprises. Un paquet trop déséquilibré finira devant le peuple, et 'ce ne sera peut-être pas plus mal', prédit M. Levrat.
Moderniser le parti
Le PS récoltera cette année des signatures pour son initiative 'pour plus de transparence dans le financement politique'. Une large alliance avec des politiciens bourgeois devrait permettre de la lancer au printemps. Faute de moyens, le parti se concentrera sinon sur les référendums, a annoncé le président du groupe parlementaire Roger Nordmann. Dernière priorité: moderniser les structures du PS pour revaloriser la base et assurer le financement à long terme.
L'UDC n'a pas été oubliée à l'apéritif du PS. Selon le Vaudois, le parti devrait déposer une 'initiative de correction et de clarification' de son initiative de mise en oeuvre de l'initiative pour le renvoi des criminels étrangers sur laquelle le peuple votera le 28 février. L'objet soumis aux Suisses représente un durcissement massif qui bloque la mise en oeuvre de la première initiative, piétine le travail du Parlement et coûtera très cher, a fustigé M. Nordmann.
/ATS