La désaffectation des centrales nucléaires coûtera plus cher

La désaffectation des centrales nucléaires devrait coûter plus cher que prévu. Elle est estimée ...
La désaffectation des centrales nucléaires coûtera plus cher

La désaffectation des centrales nucléaires coûtera plus cher

Photo: Keystone

La désaffectation des centrales nucléaires devrait coûter plus cher que prévu. Elle est estimée à 22,8 milliards de francs. Malgré un tel montant, les exploitants espèrent pouvoir diminuer leur contribution aux fonds consacrés à leur démantèlement.

Le montant prévu pour la période 2017-2021 a augmenté de 10% par rapport aux derniers calculs de 2011, selon l'Office fédéral de l'énergie, qui a publié des chiffres provisoires jeudi. Une évaluation est effectuée tous les cinq ans.

Malgré cette hausse, les exploitants ne pensent pas devoir mettre davantage la main à la poche. Mieux: ils tablent sur une baisse de leurs contributions au fonds pour la désaffectation des installations nucléaires et à celui de gestion des déchets radioactifs provenant des centrales nucléaires.

Les exploitants sont en effet tenus d'assurer une part des coûts de démantèlement. Mais le dernier mot ne leur revient pas. La répartition définitive des apports aux fonds devrait être décidée par l'Office fédéral de l'environnement d'ici mi-2018.

Des millions par ci, des millions par là

Ils ont néanmoins réalisé leurs propres calculs. Dans le détail, Axpo estime les coûts liés au démantèlement de Beznau (AG) à 5,617 milliards de francs. Un montant qui s'élève à 6,079 milliards en tenant compte des frais post-exploitation.

Les coûts pour démanteler Leibstadt (AG) sont évalués à 7,219 milliards de francs, d'après Alpiq qui est actionnaire à 32,4%. Les contributions annuelles se montent à 9 millions de francs pour le fonds de désaffectation et à 22 millions pour le fonds de gestion des déchets.

Quant à Gösgen (SO), dont Alpiq et Axpo sont également actionnaires, la participation des exploitants s'élève à 9,6 millions de francs pour le fonds de désaffection et à 11 millions pour celui de gestion de déchets.

Jusqu'ici, la contribution d'Axpo se montait à 91,2 millions de francs par année. En raison d'une bonne gestion du fonds, le groupe argovien espère qu'il n'aura pas à débourser davantage entre 2017 et 2021.

Enfin, selon les calculs de BKW, le démontage du site de Mühleberg (BE) coûtera lui 3,06 milliards de francs. Une progression de 9,4% au regard des prévisions précédentes.

Cette augmentation s'explique par 'des retards dans la planification des dépôts en couches géologiques profondes relative au stockage des déchets radioactifs', a expliqué le groupe dans un communiqué. BKW continuera à verser 18 millions de francs par année au fonds de désaffectation, a-t-il précisé.

Bien parti

Avant qu'une décision définitive soit prise, l'étude des coûts 2016 doit encore être examinée par l'Inspection fédérale de la sécurité nucléaire, ainsi que par des experts indépendants l'année prochaine.

A priori, il ne devrait pas y avoir de surprises. Les fonds tiennent le cap et couvriront les coûts, a assuré devant les médias à Berne Raymond Cron, président de la commission administrative du fonds pour la désaffectation des installations nucléaires et du fonds de gestion des déchets radioactifs.

En douceur

Et les exploitants ont le sourire, puisqu'ils ont le temps de préparer la sortie du nucléaire en douceur. Après le rejet le mois dernier de l'initiative des Verts pour une sortie du nucléaire d'ici 2029, les centrales nucléaires peuvent rester branchées tant qu'elles peuvent fonctionner.

Mais le groupe BKW a d'ores et déjà annoncé qu'il comptait quitter le secteur d'ici 2019 et mettre à l'arrêt définitif la centrale de Mühleberg. Les autres exploitants tablent en revanche sur des mesures de soutien du côté de Berne.

/ATS


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