Le renforcement du franc a pesé sur le marché du travail suisse au premier trimestre. Après correction des valeurs saisonnières, l'indice Swiss Job Market a accusé un repli de 6% par rapport à décembre et de 14% en comparaison annuelle.
'L'appréciation du franc suscite d'importantes incertitudes quant à l'évolution des six prochains mois, en particulier dans le secteur de la production', explique Alexander Salvisberg, de l'Université de Zurich, cité dans un communiqué. 'Cela se manifeste aussi par une certaine réticence à recruter'.
En comparaison annuelle, toutes les régions ressentent cet environnement négatif, souligne Adecco, qui établit cet index en collaboration avec l'Université de Zurich. La tendance est toutefois la plus lourde dans le nord-ouest du pays, avec un repli de 19%. La région lémanique (-15%) et la Suisse orientale (-14%) sont également fortement touchées.
'Les entreprises limitent actuellement leurs dépenses. L'ensemble du marché du travail est touché', souligne José M. San José, porte-parole d'Adecco Suisse.
Entreprises lémaniques frileuses
Sur trois mois, les entreprises de la région lémanique (-7%) se sont montrées particulièrement frileuses en matière de recrutement. Le nombre de postes à pourvoir a notamment diminué dans le secteur des services à la personne.
L'Espace Mittelland (-5%) se montre également réticent à l'embauche. Dans cette région, la baisse des besoins en personnel dans les métiers de l'industrie et de la vente est critique, prévient le groupe de services en personnel.
L'offre d'emploi en Suisse orientale demeure relativement stable (-1%). En revanche, elle a légèrement augmenté dans la région de Zurich (+6%), dans la Suisse du Nord-Ouest (+4%) et en Suisse centrale (+3%).
Pas d'essor printanier
Le premier trimestre montre une légère augmentation des offres d'emploi dans la plupart des secteurs professionnels, mais globalement bien en deçà de la progression habituelle au printemps. La chute de 9% du secteur industriel a notamment tiré l'indice vers le bas.
Sur un an, la demande en personnel a considérablement diminué dans la plupart des professions. Le secteur management et organisation (-26%), ainsi que les métiers de l'industrie et de la construction (-25%) sont les plus touchés. Globalement, la demande pour des cadres supérieurs et pour des ouvriers s'est tassée d'un quart, mais davantage de financiers ont été recherchés.
La dégradation de la situation doit toutefois être nuancée, notent les auteurs de l'étude. Au premier trimestre, l'indice se situe au même niveau qu'avant la crise de 2008.
/ATS