La population suisse privilégie le commerce de détail en Suisse, même si seul un tiers des acteurs du secteur ont atteint leurs objectifs en 2015. Après une année plombée par l'abandon du taux plancher, un léger rebond est attendu en 2016, affirme Credit Suisse.
Les ménages suisses se tournent avant tout vers les commerçants et producteurs suisses. Ils les favorisent pour les prestations du commerce de détail et de gros à 95% et 92%, souligne l'étude du cabinet Fuhrer & Hotz pour Credit Suisse, publiée mardi. L'alimentaire, l'habillement et l'ameublement sont plébiscités.
Toutefois, les produits négociés et vendus sont plus internationaux. En tenant des comptes des intrants importés, 21% des dépenses alimentaires suisses reviennent aux acteurs étrangers. Le taux s'élève à 22% pour les meubles et même 43% pour l'habillement.
En cause notamment, les prix à la consommation élevés par rapport aux pays d'origine des importations, souligne Credit Suisse. Ils sont supérieurs en Suisse de 31% pour l'alimentaire, 26% pour les meubles et près de 40% pour les vêtements. Un décalage dû avant tout aux coûts du travail, d'achat, de transport, de logistique et de loyers.
Total de 1,3 milliard de francs
Mais le taux de change contribue directement aux dépenses de consommation des Suisses. En s'appuyant sur un scénario d'une appréciation de 15% du franc par rapport à l'euro, elles diminuent de 2,2% dans l'alimentation, de 1,9% pour les meubles et de plus de 3% pour les vêtements, soit 1,3 milliard de francs au total.
Ce montant finance, lui, d'autres branches. La vente directe impacte aussi de plus en plus le commerce de détail.
Conséquence du franc fort, les achats à l'étranger des Suisses ont largement augmenté l'année dernière après s'être stabilisés pendant plusieurs années. Le secteur alimentaire est moins touché que les autres.
Le volume total atteint du tourisme d'achat suisse atteint 11 milliards de francs, dont les chiffres pour le commerce en ligne, selon les estimations. L'Allemagne a reçu la part principale de cette enveloppe.
Hausse pour le commerce en ligne
Au total, environ 20% des entreprises suisses ont nettement manqué leurs attentes en termes de chiffre d'affaires. Les moyens de vente continuent par ailleurs de changer. Le commerce électronique est en hausse. En 2014, sa part s'élevait à un peu plus de 5%.
Selon Credit Suisse, le taux de change entre le franc et l'euro devrait se maintenir en 2016 autour de 1,10. Même si le tourisme d'achat ne devrait pas reculer, la hausse du revenu disponible et la baisse modérée de l'immigration nette devraient améliorer la demande. Le recul des prix devrait de son côté ralentir.
Plus d'un tiers des commerçants et de fabricants souhaitent investir dans la promotion des ventes. Ils sont 53% à anticiper une hausse de leur chiffre d'affaires.
/ATS