L'issue des élections législatives au Danemark était incertaine jeudi. Les sondages à la sortie des bureaux de vote après la fin du scrutin donnaient une très légère avance à l'opposition de droite. Tout devrait se jouer au comptage.
Ces sondages ne tenaient pas compte des quatre sièges attribués aux territoires autonomes du Groenland et des îles Féroé, où des bureaux étaient encore ouverts en raison du décalage horaire. Le comptage de ces votes, qui ne pourra y commencer que plus tard dans la soirée, devrait être décisif pour déterminer le vainqueur des élections.
Selon la chaîne de télévision TV2, il devrait faire pencher la balance en faveur du bloc de gauche et permettre à la social-démocrate Helle Thorning-Schmidt de rester à la tête d'un gouvernement de coalition. Avec entre 25,1% et 25,7% des suffrages, les sociaux-démocrates enregistreraient un meilleur score qu'en 2011, lorsqu'ils en avaient obtenu 24,8%.
Venstre, traditionnellement le plus grand parti de droite, reculerait avec autour de 20% des suffrages contre 26,7% en 2011. Le chef de Venstre, Lars Lokke Rasmussen, a été Premier ministre entre 2009 et 2011. Il a gouverné avec le soutien au Parlement du Parti populaire danois (anti-immigration) , DF, qui réaliserait son meilleur score, soit entre 18,3% et 18,5% des suffrages, contre 12,3% enregistrés en 2011.
Le DF n'a pas fait connaître sa position quant à une éventuelle entrée au gouvernement. 'Nous sommes un parti que ce pays doit prendre au sérieux', s'est félicité son président, Kristian Thulesen Dahl, à son arrivée à la soirée électorale.
'C'est une fête pour la démocratie', a-t-il jugé après avoir partiellement chanté avec d'autres militants 'You'll never walk alone', l'hymne de l'équipe de football anglaise Liverpool dont il est un ardent supporter.
Remontée spectaculaire
La campagne a été dominée par les questions économiques et l'immigration. La gauche au pouvoir a réussi au cours des dernières semaines une remontée spectaculaire dans les sondages, surfant sur la reprise économique.
'C'est une élection incroyablement importante pour le Danemark', avait affirmé Mme Thorning-Schmidt, 48 ans, avant d'entrer dans l'isoloir. Les Danois 'savent ce qu'ils ont avec moi. Ils ont une économie sûre et une bonne protection sociale', avait-elle ajouté.
La bonne santé économique du pays, avec des prévisions de croissance relevées de 1,4% à 1,7% pour 2015, lui a permis de gagner près de sept points dans les sondages en quelques jours. Cette remontée a compromis la facile victoire promise à l'opposition, conduite par Lars Lokke Rasmussen.
Relance 'confisquée'
Agé de 51 ans, M. Rasmussen revendique la paternité de la relance. Il accuse sa rivale, qui a mis en oeuvre un programme d'inspiration libérale avec réductions d'impôts à la clé, de la lui avoir confisquée.
'Dans les faits, c'est seulement parce que Lars Lokke Rasmussen est encore plus impopulaire qu'elle n'est populaire. Dans l'absolu, elle n'est pas populaire', souligne Rune Stubager, professeur de sciences politiques à l'université d'Aarhus (centre).
Sur le plan social, les deux blocs ont affiché leurs divergences pendant la campagne. Venstre veut plafonner les dépenses sociales tandis que Mme Thorning-Schmidt insiste sur l'importance d''une société solidaire'. Les Danois élisent les 179 députés du Folketing, le Parlement monocaméral.
/ATS