Les prix des logements en location devraient encore baisser de 1,2% en Suisse cette année. Le mouvement de recul est généralisé.
Dans la région lémanique et en Valais, la baisse devrait atteindre 2%. En Suisse occidentale, un recul de 1,5% est anticipé, selon le cabinet de conseils Wüest Partner dans son rapport 'Immo-Monitoring' publié mardi.
Dans le canton de Berne et en ville de Zurich, le repli serait limité à 0,5%. Avec une réduction de 1,5%, la baisse des loyers s'est poursuivie l'an dernier.
Le segment des logements locatifs est dominé par le dynamisme soutenu et persistant de la construction de nouveaux logements. Les activités de construction restent très intenses et pourraient même s'accélérer encore, comme l'indiquent les dernières demandes de permis de construire.
Marché de la construction saturé
La construction se poursuit malgré les avertissements. Les signaux de marché saturé sont pourtant nombreux. En raison du ralentissement de la croissance démographique l'an dernier, la constitution de nouveaux ménages a sensiblement diminué. Les loyers de l'offre ont baissé, tandis que le taux des logements en location vacants a augmenté, relèvent les experts de Wüest Partner.
En 2017, 154'000 appartements étaient proposés à la location en moyenne chaque trimestre, ce qui correspond à un taux de l'offre de 6,7%. Ce dernier pourrait à nouveau franchir la barre des 7% en 2018. Une nouvelle hausse du taux de vacance est attendue, loin des grands centres en plein essor.
La hausse des taux de logements vacants ne semble pas freiner les ardeurs des investisseurs. Les mesures incitatives et le contexte de marché actuels continuent de leur laisser prévoir des rendements intéressants pour les placements sur le marché immobilier.
Le marché suisse peut actuellement être qualifié de 'marché de locataires' étant donné la croissance de l'offre et la baisse des loyers, résument les spécialistes de Wüest Partner.
Loyer plus élevé en cas de déménagement
Il faut néanmoins s'attendre à ce qu'un changement de résidence s'accompagne d'un loyer plus élevé, en dépit de l'offre accrue et du fait que les locataires à la recherche d'un nouvel appartement sont susceptibles de le trouver plus rapidement.
Il existe en effet toujours une différence notable entre les loyers des baux existants et les loyers de l'offre sur le marché, malgré la baisse actuelle de ces derniers, explique Wüest Partner.
En outre, les nouvelles constructions représentent une part de plus en plus importante des logements disponibles. Leur qualité plus élevée rend leur loyer sensiblement plus cher que celui d'objets comparables moins récents.
Part accrue de logements neufs
En raison de l'augmentation du prix des terrains à bâtir et de l'amélioration de la qualité de l'objet, il faut payer en moyenne 580 francs de plus par mois pour des logements neufs que pour des logements plus anciens.
Dans les villes de Genève et de Zurich, les écarts de loyers mensuels nets entre les anciens et les nouveaux logements peuvent même dépasser 1500 francs. Si les locataires bénéficient d'un choix plus large, la recherche ne sera fructueuse que si l'on est prêt à payer un loyer mensuel plus élevé.
Pression sur les loyers
Depuis 2008, la part des dépenses pour le logement en location dans le budget des ménages n'a que légèrement augmenté. En tenant compte de la hausse de 18,5% des loyers de l'offre, la part du revenu brut des ménages est passée de 19,9% à 21,6% en 2015. Depuis, elle a même diminué.
La dynamique persistante dans la construction devrait maintenir la pression sur les loyers. Le phénomène risque d'affecter surtout les logements de 3 à 4,5 pièces. En revanche, de nombreuses communes connaissent toujours un excédent de demande pour les petits et grands logements.
/ATS