Une plate-forme informatique pour réduire les erreurs de distribution de médicaments dans les hôpitaux et améliorer la sécurité des patients: cette solution est proposée par la HES bernoise. Le Centre hospitalier de Bienne l'a testée avec satisfaction.
Les erreurs dans l'administration du bon médicament au bon patient peuvent avoir des conséquences dramatiques, a rappelé jeudi le professeur Jürgen Holm, de la Haute école spécialisée (HES) bernoise, aux médias réunis à Zurich. Pour y remédier, son équipe a développé l'instrument d'analyse IXPRA, sur mandat d'economiesuisse et de la faîtière des réseaux des générateurs de valeur GS1 Suisse.
'Pannes' rapidement détectées
Cet outil informatique représente tous les processus de traitement et de transmission d'informations. Il répertorie les applications, les systèmes de télécommunications et les acteurs concernés. 'On voit alors très vite où le flux d'informations est interrompu', souligne Jürgen Holm.
Plusieurs hôpitaux, entreprises pharmaceutiques et caisses maladie ont participé à l'étude qui a précédé la mise au point du nouvel outil. Les recherches de la HES bernoise ont montré que les différents acteurs n'ont pas la même vision des processus d'échanges d'informations. Autre problème: l'enregistrement numérique d'informations contenues en mode analogue peut entraîner des erreurs.
Changements à Bienne
En pionnier, le Centre hospitalier de Bienne a testé le système d'analyse IXPRA (Interface Crossculture Process Analysis) dans l'une de ses unités. Il entend désormais l'étendre aux autres services. Cet outil lui a permis d'améliorer la sécurité des patients, se réjouit le directeur de l'établissement Bruno Letsch.
L'hôpital a notamment créé l'an dernier une zone de médicaments séparée et a limité son accès. Il a redéfini les tâches entre les soins et la pharmacie de l'hôpital et a introduit un second contrôle d'administration des médicaments auprès des patients. Ces derniers portent par ailleurs tous un bracelet indiquant leur nom.
Soutien politique
Supprimer des obstacles dans la transmission d'informations dans les hôpitaux améliore donc l'efficacité à tous les niveaux, aide à réduire les coûts et renforce la sécurité des patients, soulignent economiesuisse et GS1 Suisse. Un soutien politique est toutefois nécessaire pour améliorer les processus en dehors des hôpitaux, grâce à une promotion de la cybersanté.
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/ATS