Le centre de Nairobi est déjà envahi par les délégués à la ministérielle de l'OMC. A la veille d'une réunion importante pour l'avenir du cycle de Doha, ciblé lundi par les Etats-Unis, les négociations ont déjà commencé dans une ville peu quadrillée par la police.
Le quartier autour du centre Kenyatta qui accueille la conférence ministérielle dans la capitale kenyane n'est pas bouclé, malgré une sécurité un peu plus importante que d'habitude. L'organisation donnait toutefois lieu à quelques interrogations.
Scanner de sécurité pas branché, contrôles sommaires, centre d'accréditation ouvert avec près de deux heures de retard, plusieurs éléments posaient problème.
Et sans attendre l'ouverture prévue mardi par le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) Roberto Azevedo et la ministre kenyane du commerce international Amina Mohamed, les fronts discutent déjà. Le G20 et le G33, deux groupes de pays en développement qui souhaitent des réformes sur l'agriculture avec une certaine flexibilité pour eux, se sont réunis dès lundi.
'Tout le monde veut aboutir au moins à une déclaration ministérielle' à la fin du sommet, a indiqué à l'ats un négociateur d'un Etat membre de l'OMC. Mais d'ajouter, comme plusieurs Etats ou Roberto Azevedo, que les avancées seront difficiles sur les principales questions.
Doha pas plébiscité par les Américains
Le dernier projet de déclaration rappelle actuellement les grands principes, notamment le rôle de l'OMC comme plate-forme multilatérale sur le commerce. L'avenir du cycle de Doha et les grandes thématiques de la concurrence à l'exportation, le paquet pour les pays les moins avancés (PMA) ou la transparence réglementaire restent parmi les éléments à débattre.
Dans une tribune publiée lundi, le représentant américain au commerce, Michael Froman, a par exemple appelé à mettre un terme au cycle de Doha pour changer d'approche.
L'objectif sera de 'livrer un résultat', deux ans après l'Accord sur la facilitation du commerce (TFA) conclu à la précédente ministérielle de Bali, en Indonésie. Mais cet arrangement n'est toujours pas entré en vigueur. Au total, 57 Etats l'ont ratifié, alors que les deux tiers des 162 membres, qui seront par ailleurs rejoints par le Liberia et l'Afghanistan cette semaine, sont nécessaires.
/ATS