Raiffeisen redessine sa coopération avec Avaloq. Le 3e groupe bancaire helvétique vend sa part de 10% dans le spécialiste schwyzois des logiciels bancaires à la société britannique de private equity Warburg Pincus. Il se désengage aussi de la coentreprise Arizon.
Ne précisant pas le montant des deux transactions dans son communiqué diffusé vendredi, Raiffeisen indique toutefois que la cession de la part détenue depuis deux ans dans Avaloq générera un gain. Le produit des ventes viendra renforcer les fonds propres du groupe.
La vente de la part de Raiffeisen dans Avaloq reflète la volonté du groupe d'établir désormais une simple relation client-fournisseur. Dans ce contexte, l'établissement sis à St-Gall, cède aussi à la firme schwyzoise sa part de 51% dans leur entreprise commune Arizon.
Créé fin 2014, Arizon avait pour objectif le développement et l'exploitation d'une nouvelle plate-forme bancaire complète pour le groupe Raiffeisen. Celle-ci devant bientôt être mise en service, une participation financière de l'établissement st-gallois n'est plus nécessaire du point de vue stratégique.
Part accrue pour Warburg Pincus
Arizon deviendra au 1er janvier une filiale à 100% d'Avaloq. Le transfert n'entraîne aucune conséquence sur l'emploi, tous les salariés d'Arizon étant repris et sa direction restant inchangée. Raiffeisen entend par ailleurs conclure avec la société un contrat de service jusqu'à fin 2024.
Forte de l'acquisition de la part de Raiffeisen, Warburg Pincus détiendra 45% du capital-actions d'Avaloq. Pour mémoire, la société d'investissement spécialisée dans les prises de participations dans des entreprises non cotées ou private equity s'était emparée en mars dernier de 35% de l'entreprise sise à Freienbach (SZ).
La participation avait été cédée à la société britannique par les actionnaires d'Avaloq, au rang desquels figurent ses dirigeants, dont son patron et fondateur Francisco Fernandez, ainsi que les employés. Ensemble, ceux-ci contrôlent toujours la majorité du capital-actions de la firme présente en Suisse à Zurich, Nyon (VD) et Boggio (TI).
Restructuration
Finalisée au 2e trimestre de cette année et valorisant Avaloq à plus de un milliard de francs, la vente de 35% à Warburg Pincus visait à terme l'entrée en Bourse du spécialiste de l'informatique bancaire. Le mois dernier, ce dernier avait annoncé la restructuration de sa division Avaloq Sourcing, anciennement B-Source, celle-ci devant entraîner la suppression de 60 postes au maximum.
Avaloq avait expliqué la restructuration par la perte des mandats des deux cofondateurs de B-Source, Generali et BSI. En 2011, B-Source est devenue une coentreprise de BSI, alors détenue par Generali, et Avaloq. En février 2015, la banque privée tessinoise a cédé sa participation de 49% au groupe schwyzois, qui détenait les 51% restants.
La reprise de BSI par EFG International, groupe qui utilise la plateforme du concurrent genevois Temenos, a sonné le glas de la collaboration historique entre l'établissement tessinois et Avaloq Sourcing, respectivement B-Source. Generali a également rompu le contrat qui le liait en Suisse à son ancien partenaire.
Avaloq revendique une clientèle composée de 155 institutions financières, dont 270 succursales de Raiffeisen en Suisse. Le groupe emploie environ 2000 personnes.
/ATS