Réunion in extremis de la BCE, la Grèce au bord de la catastrophe

Le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne devait se réunir, sans doute dimanche ...
Réunion in extremis de la BCE, la Grèce au bord de la catastrophe

Réunion in extremis de la BCE, la Grèce au bord de la catastrophe

Photo: Keystone

Le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne devait se réunir, sans doute dimanche, pour tenter d'éviter in extremis à la Grèce une déroute bancaire. Athènes se dirige tout droit vers le scénario-catastrophe d'une sortie de la monnaie unique.

Après l'annonce fracassante du Premier ministre grec Alexis Tsipras d'un référendum sur les exigences de ses créanciers, UE et FMI, excédés, ont fini par fermer samedi la porte des négociations. Les ministres des Finances de la zone euro (l'Eurogroupe) ont toutefois promis de tout faire pour éviter 'un risque de contagion' du dossier grec.

Parallèlement, à Athènes, le Parlement a approuvé dans la nuit de samedi à dimanche le référendum proposé par le gouvernement d'Alexis Tsipras. Mais la Grèce risque de connaître une tempête financière avant la date de la consultation.

Le référendum prévu le dimanche 5 juillet a été approuvé par 178 députés sur un total de 300 parlementaires. Le nombre de députés ayant voté contre le référendum s'est établi à 120 et deux députés n'ont pas pris part au vote, selon le décompte définitif annoncé par l'assemblée.

Négociations rompues

Dans le discours précédant le vote, le Premier ministre Alexis Tsipas s'est dit persuadé que 'le peuple grec dira un grand non à l'ultimatum' des créanciers du pays lors de cette consultation. Les Grecs, selon le texte de la proposition, devront dire 'oui' ou 'non' aux mesures soumises cette semaine au gouvernement par les créanciers lors d'un des derniers cycles de négociations entre les deux parties qui durent depuis fin février.

Le plan d'assistance financière dont bénéficie Athènes depuis 2012 'va prendre fin le 30 juin', avait plus tôt annoncé, solennel et la voix blanche, le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem. Il s'exprimait après une réunion, la 5e en dix jours, des ministres des Finances des 19 pays de la zone euro particulièrement acrimonieuse.

Il a affirmé que la partie grecque avait unilatéralement rompu les négociations.

Le Grexit à éviter

Les ministres des Finances des Etats européens partenaires de la Grèce rappelaient néanmoins, à l'instar du Français Michel Sapin, que le 'destin' de ce pays était de conserver l'euro. La zone euro va 'tout faire pour éviter un risque de contagion' de la crise, a quant à lui promis le ministre allemand, Wolfgang Schäuble, assurant lui aussi que la Grèce 'reste membre de la zone euro'.

En fin de journée, les ministres ont affirmé qu'ils utiliseraient tous les instruments à leur disposition pour garantir la 'stabilité' de la zone euro, à l'issue d'une ultime réunion qui s'est déroulée à 18, sans la Grèce, pour envisager un 'plan B', synonyme d'un défaut de paiement d'Athènes: un scénario-catastrophe derrière lequel se profile aussi le spectre d'un effondrement bancaire.

Risque de faillite

La Grèce risque en effet d'être en proie à une panique bancaire. Dans un pays gagné par l'anxiété, des files d'attente beaucoup plus longues que d'habitude se formaient à cet égard samedi devant les guichets automatiques.

En attendant, les conditions ne semblent plus réunies pour que l'institut monétaire de Francfort continue à maintenir à flot les banques grecques via un mécanisme de prêts qui a été prolongé jour après jour récemment, ce qui pourrait précipiter la faillite de ces établissements.

Pour permettre de tenir jusqu'au référendum, Athènes voulait une prolongation d'un mois de son programme d'aide. A l'unisson, les 18 ministres des Finances de la zone euro ont dit 'non' samedi. Plus isolé que jamais, le ministre grec Yanis Varoufakis a promis de 'continuer à se battre' pour un accord avec ses créanciers d'ici à mardi, jour de la fin du deuxième programme d'aide à la Grèce.

Expiration du délai

C'est également à cette date que ce pays, à court d'argent, doit rembourser quelque 1,5 milliard d'euros au FMI. Un versement qu'il ne peut faire sans une perfusion de ses créanciers. Du coup, c'est le défaut de paiement qui guette, prélude à une sortie de la zone euro.

Une perspective aux conséquences imprévisibles qui fait frémir dans les capitales des Etats de l'Union monétaire. Pour M. Varoufakis, c'est à la Banque centrale européenne d'agir et de rembourser directement le FMI. 'La BCE nous doit 1,9 milliard d'euros. Qu'elle les donne au FMI', a-t-il suggéré devant la presse.

Avant de quitter Bruxelles, il a estimé que 'c'était un triste jour pour l'Europe', la décision de rompre des créanciers risquant selon lui de porter un 'préjudice permanent' à la zone euro.

/ATS


Actualisé le

 

Actualités suivantes

Articles les plus lus