Le feuilleton pour le contrôle du groupe zougois de spécialités chimiques Sika s'enrichit d'un nouvel épisode. Des anciens employés et membres du conseil d'administration, ainsi que des personnalités de l'économie suisse, constituent un groupe d'actionnaires pour empêcher la reprise par le géant industriel français Saint-Gobain.
L'entité, forte de 25'000 voix, permet à ses membres d'effectuer une requête à l'assemblée générale du spécialiste sis à Baar (ZG). Elle en appelle aux principes entrepreneuriaux et à l'esprit de la famille fondatrice Burkard-Schenker.
Le groupe estime que la reprise par Saint-Gobain met en danger la culture propre d'une grande entreprise familiale helvétique, forte de plusieurs décennies, et qu'elle détruit de la valeur au détriment des actionnaires. Par conséquent, 'la résistance du conseil d'administration et de la direction est justifiée', affirment-ils dans un communiqué.
Retard de trois ans possible
Pour rappel, Saint-Gobain a annoncé début décembre le rachat de la holding de contrôle de Sika pour 2,75 milliards de francs. Depuis, la direction générale et une partie du conseil d'administration tentent de s'opposer à la transaction. Le géant industriel français souhaite achever l'opération d'ici la fin du premier semestre.
Les analystes de Kepler Cheuvreux estiment que l'opposition du conseil d'administration pourrait déclencher une bataille juridique. Cette procédure pourrait retarder jusqu'à trois ans la conclusion du changement de contrôle de Sika.
/ATS