La marque horlogère chaux-de-fonnière TAG Heuer veut produire 200'000 montres connectées l'an prochain. L'installation en mai d'une première chaîne de montage de microprocesseurs permettra la création de 30 à 40 emplois dans les Montagnes neuchâteloises.
'Cette année, nous devrions pouvoir vendre entre 100'000 et 120'000 montres connectées ('smartwatches')', estime le directeur général de TAG Heuer Jean-Claude Biver dans une interview parue dimanche dans la NZZ am Sonntag. Jusqu'à ce jour, jamais l'horloger chaux-de-fonnier n'avait produit autant pour une seule référence.
En 2017, ce nombre devrait grimper à 200'000, précise celui qui est aussi à la tête du pôle horloger du groupe de luxe français LVMH, propriétaire de TAG Heuer. L'installation de la première chaîne de fabrication de puces informatiques à La Chaux-de-Fonds, avec l'américain Intel, impliquera la création de 30 à 40 emplois.
Il y a trois semaines, dans les colonnes du Matin Dimanche, Jean-Claude Biver avait indiqué que 6000 montres connectées TAG Heuer avaient trouvé acheteurs à fin 2015.
Chiffres d'affaires en croissance
L'an dernier, TAG Heuer, un temps à la peine, a vu son chiffre d'affaires croître de 2,5% par rapport à l'exercice 2014. Quant à la marque vaudoise Hublot, conduite elle aussi par Jean-Claude Biver, elle a augmenté ses ventes de 14% en 2015. 'La même cadence sera maintenue cette année', se réjouit le patron horloger.
Jean-Claude Biver se montre également confiant pour TAG Heuer. 'La prévision de chiffre d'affaires pour le mois en cours annonce le meilleur mois de janvier de toute l'histoire de l'entreprise.'
Au-delà du message rassurant, Jean-Claude Biver rappelle à la branche horlogère suisse dans son ensemble de ne pas sous-estimer l'impact de la montre connectée lancée en avril de l'an passé par le géant américain Apple. 'C'est une faute intellectuelle d'affirmer que l'Apple Watch n'est pas une montre', avertit-il.
Un train raté pour le secteur
En effet, selon lui, l'horlogerie suisse a raté globalement un marché qui est en train de se développer. 'Apple se réjouit de constater qu'il se trouve pratiquement seul dans le segment de prix supérieur', dit Jean-Claude Biver.
En 2015, le groupe américain devrait avoir écoulé quelque 6 millions de ses montres connectées. Un nombre auquel s'ajoutent environ 10 millions de pièces fabriquées par d'autres marques.
Les horlogers suisses sont 'menacés' par ces concurrents dans le segment de prix allant jusqu'à 1500 francs environ, estime le dirigeant de LVMH. 'Comme TAG Heuer est actif sur ce segment, j'ai besoin d'une montre connectée pour me défendre', explique-t-il dans les colonnes de l'hebdomadaire dominical alémanique.
/ATS