Uber, Airbnb & Co.: l'occasion de déréguler

Eric Scheidegger, le chef de la direction de la politique économique du Secrétariat d'Etat ...
Uber, Airbnb & Co.: l'occasion de déréguler

Uber, Airbnb & Co.: l'occasion de déréguler

Photo: Keystone

Eric Scheidegger, le chef de la direction de la politique économique du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO), voit d'un bon oeil l'arrivée de nouveaux concurrents Uber et Airbnb. Alors que les politiciens veulent de nouvelles lois, lui prône la dérégulation.

'Des millions de gens' profitent quotidiennement des offres des entreprises qui, comme les plate-formes Uber et Airbnb, allient habilement technologie et services en mettant en relation des particuliers. 'De telles innovations bénéficient à l'ensemble de l'économie nationale', confie Eric Scheidegger dans des interviews publiées mardi dans le Tages-Anzeiger et le Bund.

Le Département fédéral de l'économie du président de la Confédération Johann Schneider-Ammann élabore en ce moment un rapport intitulé 'économie numérique', abordant la question de ces plate-formes. Mais le document risque de décevoir les politiciens qui exigent de nouvelles règles, avertit M. Scheidegger.

'Actuellement, seuls quelques secteurs semblent nécessiter une révision du cadre légal', explique le chef de la direction de la politique économique du SECO. La plupart du temps, les bases juridiques du droit suisse permettent d'intégrer de nouveaux modèles commerciaux. Elaborer une loi spécifique au numérique pourrait engendrer 'un monstre', estime M. Scheidegger.

A armes égales

Les filières traditionnelles exigent des réglementations pour ces nouveaux services afin de pouvoir se battre à armes égales. Mais c'est une image rebattue. 'L'exemple d'Uber montre comment les nouvelles technologies remettent en question les lois traditionnelles', argumente-t-il.

La solution pourrait alors être inverse et résider dans une libéralisation pour tous, fait valoir en substance le responsable. Pour illustrer son modèle, Eric Scheidegger prend l'exemple du service de voiturage avec chauffeur. La réglementation visant les taxis doit répondre à la protection des consommateurs, rappelle-t-il.

Les chauffeurs doivent bien connaître les lieux, être reposés et conduire des véhicules conformes à la réglementation technique. Selon Eric Scheidegger, Uber offre aussi cette protection, 'grâce aux systèmes d'identifications et de notations, les mauvais conducteurs n'ont aucune chance'.

Réaction 'typique'

Les réactions négatives des conducteurs de taxis et de la branche de l'hôtellerie face aux plate-formes logicielles comme Uber ou Airbnb sont 'typiques' dans les cas de disruption, soit 'lorsque le progrès technologique vient défier des secteurs établis', analyse M. Scheidegger.

/ATS


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