Argentine: l'ancien dictateur Jorge Videla meurt en prison

L'ancien dictateur argentin Jorge Videla, 87 ans, est mort vendredi dans sa cellule. Il purgeait une peine de prison à perpétuité pour avoir imposé une féroce répression lorsqu'il dirigeait la junte militaire de 1976 à 1981.L'ancien général avait été condamné à la prison à vie pour crime contre l'humanité et à une peine de 50 ans de prison pour le vol de bébés d'opposants. Il est décédé dans la prison de Marcos Paz, dans la province de Buenos Aires, à 45 kilomètres au sud-ouest de la capitale."Jeudi, il ne se sentait pas bien, il n'a pas voulu dîner et ce matin, ils l'ont trouvé mort dans sa cellule", a déclaré Cecilia Pando, présidente de l'Association des familles et amis de prisonniers politiques de l'Argentine, qui représentent les nombreux militaires condamnés pour des crimes durant la dictature.Le rapport médical a conclu à une mort naturelle. Pour le secrétaire argentin aux Droits de l'Homme, Martin Fresneda, "la justice a été rendue, il n'y a pas eu de vengeance et il s'en va comme une personne qui a été responsable des principales horreurs qu'a vécues le peuple argentin", a-t-il dit en allusion aux diverses condamnation prononcées contre Jorge Videla.En prison depuis 2008Videla était en prison depuis 2008, quand il avait été placé en détention préventive dans l'attente de ses multiples procès. Auparavant, il avait été emprisonné de 1985, sa première condamnation, à 1990, quand il a été gracié par le président Carlos Menem. De 1998 à 2008, il était assigné à résidence.Mardi, il a été entendu à Buenos Aires lors d'une audience du procès consacré au Plan Condor, un réseau de répression des opposants créé par les dictatures militaires d'Amérique du sud dans les années 1970 et 1980. Comme à son habitude, il a refusé de reconnaître la justice civile, estimant qu'il ne pouvait répondre de ses actes que devant un tribunal militaire.En revanche, il a toujours assumé la responsabilité des faits qui lui sont reprochés en tant que chef de l'armée, cherchant à épargner ses subordonnés qui, selon lui, n'ont fait qu'obéir à ses ordres.30'000 disparusPour Videla, les opposants à son régime étaient de dangereux terroristes ou communistes contre qui l'armée argentine était en guerre.Les militaires au pouvoir à Buenos Aires (1976-1983) sont accusés d'avoir fait disparaître 30'000 personnes et d'avoir torturé ou emprisonné des centaines de milliers de personnes. Videla en a reconnus 7 à 8000. /SERVICE


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