L'aménagement des mesures spéciales d'encadrement du jeune délinquant zurichois "Carlos" s'est déroulé de manière correcte. Tel est le constat de la commission de justice du parlement cantonal qui, dans son rapport, recommande tout de même un strict contrôle des coûts rééls au lieu du principe actuel des forfaits par cas.
Selon la commission, les prestations fournies par une société privée spécialisée dans les mesures spéciales d'encadrement doivent à l'avenir être définies précisément dans l'offre que cette entreprise soumet à la Justice des mineurs. Il faut en outre préciser les exigences que ce type de prestataire doit remplir et vérifier régulièrement qu'elles sont remplies.
Un telle méthode apporterait davantage de transparence, estime la commission de justice du Grand Conseil zurichois dans son rapport publié jeudi. Les mesures spéciales choisies pour "Carlos" (prénom fictif) ont coûté 29'200 francs par mois. Un chiffre qui avait fait scandale dans les médias à la fin de l'été, suite à la diffusion d'un reportage de la télévision SRF sur ce cas.
Début septembre, le ministre zurichois de la justice Martin Graf (Verts) a mis fin à certains traitements destinés aux jeunes délinquants, jugés trop coûteux. Les mesures spéciales d'encadrement en milieu ouvert notamment seront désormais soumises à l'aval du juge supérieur de la Justice des mineurs.
Dans une interview publiée jeudi dans la "Weltwoche", "Carlos" déclare comprendre que la somme dépensée pour lui par l'Etat suscite la critique. Agé aujourd'hui de 18 ans, il se dit toutefois reconnaissant pour la "chance" que lui ont offert ces mesures spéciales.
Leur but était principalement de rattraper sa formation scolaire dont le niveau actuel équivaut à la 4e année primaire, selon les dires du jeune homme qui a passé de nombreuses années en détention. La justice des mineurs avait opté pour le programme spécial en milieu ouvert alors que "Carlos" finissait de purger neuf mois de prison après avoir poignardé grièvement un autre adolescent.
Les autorités de Reinach (BL), où "Carlos" habitait dans le cadre des mesures d'encadrement, n'avaient pas été informées de sa présence sur leur territoire. Pour la commission du parlement zurichois, il faut donc évaluer dans quels cas les autorités locales doivent être informées pour des raisons de sécurité publique.
Le ministre de la justice Martin Graf se félicite des conclusions du rapport de commission, "qui donne de bonnes notes à la Justice des mineurs".