Le procès de l'affaire Skander Vogt a repris mardi à Renens (VD) avec l'audition des gardiens de prison. Selon eux, il n'y avait pas d'urgence extrême au moment où le début d'incendie a été constaté dans la cellule du détenu.
"On se posait des questions sur la manière d'intervenir. Il n'y avait pas un niveau d'urgence extrême. Il y avait très peu de fumée", a expliqué un surveillant au deuxième jour du procès.
La veille, l'attitude du gardien et d'un de ses collègues dans le couloir des cellules de haute sécurité avait été vivement critiquée par le Ministère public et la Cour. Interrogé par son avocate, le surveillant a tenu à rétablir sa vérité.
"A aucun moment, nous avons plaisanté", a affirmé le gardien. S'il y a eu un geste du pied qui peut faire croire à un jeu, c'est une fausse interprétation. Selon lui, il s'agissait plutôt de montrer comment il serait possible d'éteindre le feu, en chassant le papier qui devait être en train de brûler entre la grille et la porte blindée de la cellule de Skander Vogt.
"Je ne vous crois pas une seconde", a rétorqué le procureur. A ses yeux, ces éclaircissements viennent après la mise en cause et n'ont jamais été avancés auparavant par le prévenu.
Le deuxième surveillant s'est dit "choqué" que l'on puisse penser qu'il était en train de "jouer" dans ce couloir, alors que de la fumée sortait d'une cellule.
"J'ai un profond respect des détenus", mais il était hors de question de "se lancer tête baissée" dans l'ouverture de la porte, sachant que des détenus avaient déjà lancé des objets contre les surveillants.
Le gardien a expliqué également comment il avait essayé de mettre en marche l'installation de désenfumage qui était en panne. Il a fallu aller imprimer un mode d'emploi pour tenter de lancer le dispositif. Rien n'était affiché là où c'était nécessaire.