La droite s'est félicitée d'avoir obtenu la confiance de la population lors du vote sur la révision de la loi sur l'asile. Elle entend désormais s'atteler à raccourcir les procédures d'asile. L'OSAR et l'ONU regrettent pour leur part le ton trop souvent négatif du débat sur l'asile en Suisse.
Pour l'UDC, cette votation est un message fort aux autorités fédérales. "La population n'est pas dupe: elle réalise que des gens usent et abusent de la loi sur l'asile", a-t-elle estimé.
L'UDC ne compte d'ailleurs pas en rester là. "Ce n'est qu'une première étape. On va poursuivre, car il faut des mesures pour éviter le tourisme social". Selon elle, il ne s'agit pas de "bêtement durcir la loi, mais de l'adapter pour apporter des réponses là où il y a des problèmes".
Poursuivre la révision
Même avis du côté du PLR, qui voit dans ce vote "une marque de confiance des citoyens dans la révision qui est en cours" et "un feu vert" pour la poursuivre. Selon lui, l'engagement du PLR et des partis du centre n'avait pas pour but de durcir la législation, mais bien d'accélérer les procédures.
La netteté du résultat "donne du courage pour la deuxième étape" de la révision, estime pour sa part le PDC, tout en affirmant qu'il faudra veiller à "proposer des projets équilibrés, qui ne franchissement pas la ligne rouge".
A gauche, le Parti socialiste et les Verts sont déçus par l'ampleur du oui et estiment de nouveaux durcissements suivront de toute manière.
"Campagne de diffamation"
Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) s'est, lui, dit préoccupé par le "durcissement du ton du débat qui se concentre sur les aspects négatifs". Il a estimé que si quelques cas font problème, la majorité des demandeurs d'asile se comportent bien.
L'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR) juge elle aussi que l'issue du vote est le fruit d'une "campagne de diffamation de plusieurs années" de la droite. Ce résultat montre une fausse image de la réalité, alors que la population est absolument prête selon elle à aider des personnes en détresse.
L'OSAR, comme les Eglises, regrettent la suppression des demandes d'asile dans les ambassades et de la désertion comme motif d'asile, des mesures qui vont "coûter des vies humaines". Et L'entraide protestante suisse (EPER) de demander que la loi soit appliquée "avec modéaration et discernement".