Le Canada a soudainement pris conscience que l'extrémisme islamiste pouvait le frapper directement. Le pays a été confronté à deux attaques en trois jours contre des militaires et le Parlement fédéral, menées par des tireurs aux idées proches des jihadistes.
En trois jours, deux jeunes tueurs ont agi seuls. Lundi, un jeune homme a écrasé avec sa voiture un militaire sur un parking avant d'être abattu par la police. Mercredi, un individu armé d'un fusil a tiré sur un soldat en faction devant le monument aux morts d'Ottawa avant de se rendre au Parlement où des coups de feu ont retenti. Il a lui aussi été abattu.
La mort des deux militaires pose beaucoup de questions sur les motivations, encore mal cernées, des assaillants. Les deux avaient épousé les thèses jihadistes et étaient sur la liste des 90 individus classés à risque par les services de renseignements. Tous deux avaient été privés de leur passeport pour éviter de rejoindre les combattants jihadistes au Moyen-Orient.
L'agresseur du Parlement a une personnalité plus proche du délinquant que du véritable jihadiste. Ce jeune Québécois, qui venait de fêter ses 32 ans, a eu des démêlés avec la justice, sans verser toutefois dans le grand banditisme.
Ces attaques se déroulent au moment où le Canada s'est engagé dans la lutte anti-jihadiste en Irak aux côtés des forces de la coalition internationale. Des avions de chasse se sont d'ailleurs envolés jeudi d'une base du Québec pour rejoindre une base canadienne au Koweït.
La détermination du gouvernement canadien reste entière. La lutte contre le terrorisme va "redoubler", a promis Stephen Harper dans un discours à la nation. "Le Canada n'est pas à l'abri de ce genre d'attaques terroristes", a-t-il prévenu.
Dans la capitale en deuil, la nervosité était palpable. Au moment où le Premier ministre Stephen Harper montait dans une voiture pour se rendre au Parlement après s'être recueilli au monument aux morts, la police a mis en joue et maîtrisé un individu qui s'est approché de trop près du du chef du gouvernement canadien.