Après le refus de la caisse maladie publique, les cantons romands qui ont dit "oui" vont tenter de relancer une nouvelle dynamique pour des caisses publiques cantonales. Premier rendez-vous agendé pour en parler: la réunion de la Conférence latine des directeurs cantonaux de la santé, prévue à la mi-novembre.
"L'idée est déjà lancée", a expliqué Mauro Poggia, le conseiller d'Etat genevois en charge de la santé, sur les ondes de la RTS lundi. "Mais il faut partir groupé". "Nous devrons continuer le combat dans les quatre cantons romands, qui ont dit 'oui', peut-être avec Fribourg. Mais nous devons d'abord reconnaître notre défaite".
Les positions cantonales ne pourront pas simplement être déduites des résultats obtenus lors de la votation du 28 septembre. "Nous devons être humbles", a poursuivi le ministre genevois.
Il préconise que les Parlements cantonaux concernés soient consultés dans un premier temps avant de relancer un travail de sensibilisation à Berne. "Mais peut-être pas demain: il faudra sans doute laisser passer quelques mois et peut-être même l'élection des Chambres fédérales en 2015".
Sur cette question, le conseiller fédéral Alain Berset ne ferme pas la porte: "ce débat mérite d'être poursuivi", a-t-il relevé sur les ondes de la RTS.
Quoi qu'il en soit, "les cantons devront revoter, a poursuivi Mauro Poggia: il s'agit d'honnêteté démocratique". Le ministre genevois répond en cela aux arguments des gagnants de dimanche. Selon le conseiller national UDC Guy Parmelin, relancer un projet du même type à l'échelle latine serait "un déni de démocratie". Le Genevois le concède, mais avance: un projet de caisse cantonale "c'est un autre sujet".
Du côté du conseiller d'Etat vaudois, Pierre-Yves Maillard, la piste cantonale lui semble pertinente. "Lorsque nous préparions le lancement de cette initiative au sein du PS, j'étais d'avis qu'il fallait prôner la possibilité d'introduire une caisse publique non pas au niveau national mais cantonal. (...) Je pense que des changements ne seront possibles qu'en renforçant les libertés cantonales".
Enfin, le Vaudois analyse de façon pragmatique l'échec de dimanche. Selon lui, ce ne sont ni les différences culturelles, ni un rapport différent à l'Etat qui ont joué, mais "beaucoup d'Alémaniques paient des primes inférieures à la moyenne suisse. Ils ne voient donc pas l'intérêt d'un changement vers un projet national. C'est aussi simple que cela".