Dans son livre "Une envie de vérité", Cécilia Attias, ex-femme de Nicolas Sarkozy, dit avoir joué un grand rôle dans la libération des otages suisses en Libye en 2010. "J'ai parlé deux ou trois heures au premier ministre libyen, puis j'ai eu un long entretien téléphonique avec le colonel Kadhafi", confie-t-elle dans une interview parue mercredi dans "24 heures".
"En sous-main, un accord financier avait été trouvé entre la Suisse et la Libye", écrit-elle dans son ouvrage, un livre témoignage qui paraît mercredi. "Pour le reste, je pense que c'est ma volonté qui a permis que l'on m'écoute," ajoute-t-elle dans l'interview.
Le premier ministre libyen aurait montré à l'ex-femme de l'ancien président français Nicolas Sarkozy une caricature de lui-même sortie dans la presse à l'époque de la libération des infirmières bulgares, où on le voyait impuissant sur le tarmac. Il lui aurait ensuite dit: "Vous comprenez bien que je ne peux pas me ridiculiser une seconde fois en libérant les Suisses!"
Il n'était donc pas question que les otages repartent avec Cécilia et Richard Attias, son mari depuis mars 2008. "Richard et moi avons, je pense, aidé à faciliter la libération des otages", note toutefois l'ex-première dame de France.
Somme récupérée
Si l'un des Suisses, Rachid Hamdani, est rentré fin février 2010 de Libye, Max Göldi a été libéré en juin, soit plusieurs mois après le passage de Cécilia Attias à Tripoli: "Je croyais qu'ils étaient rentrés dans la foulée de mon passage", avoue celle-ci. Interrogée, Cécilia Attias n'a pas donné davantage de précisions sur l'accord financier, au sujet duquel "c'est aux autorités suisses de répondre".
Dans le cadre de cette affaire, "la Suisse a versé au profit de la Libye une somme de 1,5 million de francs à titre de compensation suite à la publication illégale de photographies de Hannibal Kadhafi", fils de l'ex-raïs libyen Mouammar Kadhafi, a rappelé le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), contacté par l'ats. Le montant avait été versé sur un compte bloqué en Allemagne.
"Grâce à la collaboration avec le ministère des Affaires étrangères à Berlin, la Suisse a finalement pu récupérer cette somme" en juin 2011. Quant à Cécilia Attias, le département estime qu'elle a joué, comme d'autres acteurs, "un rôle effectivement positif" dans la crise libyenne.
"Le DFAE a travaillé avec différents acteurs quand il existait une chance qu'ils pussent contribuer à la libération des otages", explique celui-ci. L'engagement de l'Allemagne et de l'Espagne, qui présidait alors l'Union européenne, a été de première importance pour une issue heureuse de la crise, souligne le DFAE.