Une gifle collée par un parent à son enfant ne justifie pas une procédure pénale. Le tribunal d'appel du canton du Tessin a invoqué cet argument pour casser une condamnation pour lésion corporelle prononcée contre une mère. Mais la présidente du tribunal ne veut pas que ce verdict serve de légitimation à la violence dans l'éducation.
Cette décision de justice remonte à juillet mais l'incident n'a été porté à la connaissance du public que ces derniers jours, a indiqué vendredi à l'ats la présidente du tribunal, Giovanna Roggero-Will. Elle confirmait une information du quotidien "Il Corriere del Ticino".
Une mère éduquant seule ses enfants avait été reconnue coupable en novembre 2012 de lésions corporelles simples par le tribunal de district de Bellinzone. Elle avait donné une gifle à son fils d'environ 10 ans lors d'une altercation. Le père, vivant séparément, avait déposé plainte.
Il avait produit comme preuve une expertise médicale qui avait relevé un hématome sur la joue de l'enfant. Du point de vue du tribunal d'appel, le geste et la douleur ressentie par le garçon sont trop minimes pour parler de lésions corporelles simples. En outre, il souligne qu'il ne s'agissait que d'un cas isolé.
Le Tribunal fédéral a reconnu à diverses occasions le droit pour les parents de disposer d'une certaine marge de manoeuvre pour éduquer leurs enfants. Une claque ne peut pas être exclue, a relevé Mme Roggero-Will. Mais il faut pour chaque cas bien étudier tout le contexte. La mère en question bénéficie d'une bonne réputation.
"Il n'est pas question d'accepter que des enfants soient battus", a expliqué la magistrate. Et cette décision en appel ne doit en aucun cas être interprétée comme un soutien au recours à la violence dans l'éducation, a-t-elle conclu.