Davantage d'autonomie pour l'Université de Fribourg

L'Université de Fribourg disposera à l'avenir d'une autonomie accrue et d'une gouvernance renforcée. Le Grand Conseil a adopté une modification de la loi en ce sens.

Les députés l'ont avalisée par 67 voix contre une opposition et deux abstentions. Le nouveau texte modernise les structures et les processus décisionnels de l'Université, et prévoit les instruments de planification financière permettant d’atteindre les objectifs.

Il clarifie la hiérarchie entre les compétences du rectorat et du sénat (stratégie, direction) et celles des facultés (enseignement, recherche). Le pouvoir du rectorat est ainsi renforcé.

Ces changements interviennent dans un contexte de plus en plus concurrentiel au niveau des universités et hautes écoles suisses. Il s'agit aussi d'anticiper une nouvelle loi fédérale qui entrera en vigueur début 2015. Une direction et une organisation "efficaces" figurent parmi les critères pour l’octroi des subventions.

Craintes estudiantines

Certains milieux estudiantins ont mal accueilli le projet. Ils dénoncent l'introduction de critères et méthodes "de l'économie privée". Ils redoutent que les petites facultés et les départements jugés peu rentables soient directement menacés.

Les étudiants critiquent aussi la "centralisation du pouvoir décisionnel entre les mains du rectorat, au détriment des facultés et des départements". Cette crainte est partagée par les doyens des facultés.

Amendements balayés

Ces préoccupations ont été relayées au Grand Conseil via plusieurs amendements, mais aucun n'a passé la rampe. Une partie du PS voulait notamment contrer le risque d'une "privatisation des rouages de l'Université".

Car une disposition nouvelle délègue au Conseil d’Etat la compétence, réservée normalement au législateur, de conférer à un institut de l’Université la personnalité morale de droit public. Il s’agit du cas d’un institut dont le financement est assuré par les fonds tiers et dont le fonctionnement nécessite une grande marge de manoeuvre.

"C'est la vente au plus offrant" qui se dessine avec cet article, a jugé le socialiste Xavier Ganioz. La majorité du Grand Conseil a toutefois estimé qu'il y avait suffisamment de garde-fous.

Les libertés académiques des facultés ne sont pas remises en cause, a voulu rassurer Jean-Pierre Siggen, chef du département de l'instruction publique. Il a ajouté qu'il était très rare en Suisse d'attribuer l'autonomie aux facultés.

/ATS


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