Les fans de foot ou de hockey pourraient être contraints à l'avenir d'emprunter des trains et des bus spécialement affrétés au lieu des transports publics réguliers. Et les clubs qui ne coopèrent pas risquent de devoir passer à la caisse en cas de dégâts. Malgré les critiques des intéressés, le Conseil fédéral a transmis mercredi au Parlement une révision de loi sur le transport de voyageurs.
Certains supporters, enclins à la violence, saccagent régulièrement les trains et les bus, perturbent leur exploitation et dérangent les autres voyageurs, constate le gouvernement. Les entreprises de transport s'efforcent de séparer les fans de sport des autres passagers en leur fournissant des convois spéciaux, en particulier lors des matchs classés à haut risque.
Mais en raison de l'obligation de transporter, elles ne peuvent pas exclure ces groupes des trains, des trams ou des autobus circulant selon l'horaire régulier. Au nom de la sécurité des transports publics et de leurs passagers, le Conseil fédéral veut corriger la donne et assouplir cette obligation.
Un nouvel article permettrait aux entreprises concernées de restreindre, voire de refuser la possibilité de voyager par des moyens réguliers prévus aux supporters qui se rendent à une manifestation sportive. Elles devraient en contrepartie leur proposer de les acheminer par des trains ou des bus affrétés ou spéciaux, à des prix attrayants.
Coûts
Le projet prévoit aussi, dans certaines conditions, de rendre les clubs sportifs responsables des dommages corporels ou des dégâts matériels causés par leurs fans lors des voyages en transports publics.
Les CFF affirment par exemple devoir débourser trois millions de francs par an pour les mesures de sécurité, les réparations et les nettoyages liés aux agissements de supporters violents. Les entreprises de transports urbains et d'autres chemins de fer tel le BLS sont également touchés sporadiquement par des incidents.