L'internement des criminels récidivistes ne doit pas primer sur leur thérapie. Le Conseil national a refusé jeudi deux initiatives parlementaires UDC déposées dans le sillage des affaires Marie et Lucie.
Les textes émanaient de Verena Herzog (UDC/TG) et de Natalie Rickli (UDC/ZH). Le premier, refusé par 108 voix contre 76, proposait davantage d'internements et moins de thérapies. Le deuxième, rejeté par 109 voix contre 78, exigeait que l'internement prime sur la thérapie.
Les deux initiatives sont discutables du point de vue de l’Etat de droit, a argumenté Rebecca Ruiz (PS/VD). Les tribunaux doivent continuer de pouvoir décider librement de prendre telle ou telle mesure, sans obéir à des directives rigides et en appréciant chaque cas individuellement.
En outre, une augmentation du nombre d’internements entraînerait un allongement des séjours carcéraux et donc une hausse des coûts. Un traitement psychiatrique entrerait aussi en considération pour les personnes internées, ce qui a également un coût.
Les meurtres commis par des récidivistes ces dernières années, et qui ont occupé le devant de la scène médiatique, s’expliquent non pas par une législation lacunaire, mais par un manque de professionnalisme et des problèmes d’organisation dans le système d’exécution des peines, a déclaré Rebecca Ruiz au nom de la commission.
Le Conseil national avait adopté en 2013 un postulat de Natalie Rickli demandant un rapport sur les internements, dont le nombre est en recul important. Le National estime que la réponse que le Conseil fédéral doit fournir dans ce cadre permettra d'y voir plus clair. Il n'exclut pas que ce rapport mette en évidence la nécessité de prendre des mesures.