Deux nouveaux incidents ont impliqué 68 détenus à Champ-Dollon

Sous haute tension depuis dimanche, la prison genevoise de Champ-Dollon a connu de nouveaux incidents. Par deux fois durant la journée, 34 détenus ont refusé de regagner leur cellule après leur promenade, avant un retour à la normale. Les gardiens exigent des mesures d'ici fin mars.

Le matin à 10h45, 34 détenus d'origine maghrébine ont refusé de réintégrer leurs cellules après la promenade. La situation a été rétablie en début d'après-midi, a expliqué jeudi Laurent Forestier, porte-parole du Département de la sécurité.

La procédure habituelle a été appliquée pour gérer ce genre de cas qui fait partie de la vie en prison. Après une phase de discussions infructueuses, les détenus récalcitrants ont finalement été forcés de regagner leurs cellules par la contrainte.

Réplique l'après-midi

Le même scénario s'est reproduit vers 15h00, cette fois avec huit Maghrébins et 26 Albanais. La police et le personnel sont à nouveau intervenus. Vers 16h30, les détenus étaient dans leur cellule et la situation redevenue normale, selon le Département.

Ces incidents se sont produits au lendemain de la publication d'un arrêt du Tribunal fédéral qui relevait les conditions de détention indignes dans la prison. Ils sont sans commune mesure avec les bagarres, même s'il s'agit d'une réplique de plus à ces événements, note M.Forestier.

Autre appréciation du syndicat

Christian Antonietti, président du syndicat des gardiens de prison président de l'Union du personnel du corps de police (UPCP) avance d'autres chiffres. Selon lui, quatre événements impliquant 120 détenus se sont produits à Champ-Dollon jeudi. Et la situation ne se serait pas sous contrôle, a-t-il affirmé à l'ats.

"Nous ne sommes plus d'accord de prendre de tels risques dans les conditions actuelles", a-t-il poursuivi. Les gardiens refuseront de poursuivre leur mission sécuritaire si le Département de la sécurité ne s'engage pas à prendre des mesures pour améliorer la situation au sein de la prison. Quatre gardiens sur les huit blessés dans les différentes rixes sont toujours sous certificat, a-t-il ajouté.

L'UPCP demande que des mesures soient prises d'ici fin mars. Elles doivent permettre de respecter le ratio gardien/détenu fixé par le Département, en engageant de nouveaux gardiens ou en diminuant le nombre de détenus.

Plainte pénale

Jeudi, les interventions aux alentours de la prison ne sont pas passées pas inaperçues dans le voisinage. Les riverains vivent au rythme des passages des véhicules d'urgence depuis quelques jours.

Depuis dimanche, cinq bagarres générales ont éclaté entre détenus, impliquant à chaque fois une centaine de personnes. Huit détenus ont dû être hospitalisés. Ces rixes ont opposé des détenus albanais à des détenus d'origine maghrébine.

/ATS


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