Le Ministère public de la Confédération (MPC) a condamné un Romand parti en Syrie pour combattre aux côtés des djihadistes à 600 heures de travail d'intérêt général avec sursis, assorties d'une psychothérapie. L'homme a été reconnu coupable de participation à une organisation criminelle et de service militaire étranger.
Le MPC a confirmé mercredi une information de la RTS. Selon l'ordonnance pénale du MPC, dont l'ats s'est fait remettre une copie, la peine est assortie d'un sursis de deux ans et de trois conditions.
Le condamné devra poursuivre un traitement ambulatoire de type psychothérapie de soutien, il devra trouver une place de travail et, en dehors de son activité professionnelle, réaliser sur le territoire suisse un documentaire photographique sur le thème "signes de paix". Il devra en outre s'acquitter de 4700 francs de frais de procédure, sur un total de 24'700 francs.
L'ordonnance pénale est entrée en force mercredi, a précisé le MPC. C'est le premier jugement rendu en Suisse contre une personne étant allée combattre en Syrie, a indiqué le procureur général de la Confédération Michael Lauber à la RTS. L'homme n'ira donc pas en prison, mais cela ne signifie pas que des peines prononcées pour d'autres cas seront toujours identiques, a ajouté M. Lauber.
Le MPC avait annoncé en avril qu'il avait ouvert une enquête contre un jeune homme domicilié en Suisse romande. Cet individu était soupçonné de s'être engagé dans une organisation terroriste contre le régime du président Bachar al-Assad en Syrie.
Ce trentenaire était rentré peu avant en Suisse. Le MPC avait alors ajouté que "plusieurs mesures d'instruction" étaient en cours.
Le Service de renseignement de la Confédération (SRC) est particulièrement attentif aux rapatriés et au danger qu'ils peuvent représenter pour la sécurité en Suisse. Le nombre de voyageurs du djihad partis de Suisse vers la Syrie ne cesse d’augmenter, selon le SRC.
Selon des articles de deux journaux qui étaient parus en avril, le jeune Romand a probablement transité par la France en décembre 2013 pour se rendre au Proche-Orient. Trois mois plus tard, il est revenu dans son pays natal, apparemment déçu.
Il avait dit avoir été endoctriné, selon une citation qu'avait rapportée un journaliste de la télévision romande RTS. Les deux journaux précisaient que le jeune homme s'est converti à l'islam en 2013 dans une mosquée vaudoise.