La Suisse joue un rôle central dans les tests cliniques de deux vaccins expérimentaux contre le virus Ebola, que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) souhaite rapidement développer. Cette information a été confirmée par Marcel Tanner, directeur de l'Institut tropical et de santé publique suisse de Bâle, sur les ondes de la radio alémanique SRF.
Ces deux vaccins sont à l'heure actuelle les plus prometteurs contre le virus Ebola, a déclaré M. Tanner. Les tests cliniques seront effectués sur quelque 100 personnes et doivent débuter dès que possible à Lausanne et Genève.
En parallèle, des essais seront menés en Afrique, dans une zone non affectée par l'épidémie. Les tests sont actuellement en phase 1, où la sécurité des vaccins et leur capacité à produire une réponse immunitaire est examinée.
Si le corps des personnes testées produit les anticorps appropriés, le vaccin pourrait alors être utilisé par le personnel médical dans les régions touchées, souligne M. Tanner, mais pas avant l'année prochaine.
"Ces vaccins sont prévus pour de futures épidémies", précise M. Tanner. Pour la pandémie actuelle, ce dernier estime que la priorité consiste à renforcer les systèmes de santé en matière d'hygiène et d'isolement des malades et de rouvrir les centres de soins fermés.
L'Institut suisse des produits thérapeutiques Swissmedic et la Commission d'éthique doivent encore donner leur feu vert avant que les tests ne puissent débuter.
S'agissant de la situation en Afrique, la Sierra Leone, un des trois pays africains les plus touchés par Ebola, se préparait jeudi à un confinement sans précédent de sa population pendant trois jours. Ce temps doit être utilisé pour une campagne de porte-à-porte géante à l'attention de ses 6 millions d'habitants.
Signe de la mobilisation internationale croissante, les Nations unies vont mettre sur pied une mission spéciale pour combattre l'épidémie de fièvre Ebola. L'ONU va déployer des équipes au Liberia, en Guinée et au Sierra Leone, les pays les plus touchés. Le Conseil de sécurité a par ailleurs voté à l'unanimité une résolution déclarant l'épidémie "menace pour la paix et la sécurité internationales".
Le bilan de l'épidémie, la plus grave de l'histoire de cette fièvre hémorragique identifiée en 1976, continue de s'alourdir, surtout au Libéria. Le virus a fait au total 2622 morts et contaminé 5335 personnes en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, a indiqué l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
L'augmentation du nombre de cas dans le pays le plus touché, le Libéria, est provoquée surtout par la propagation de la fièvre Ebola dans la capitale, Monrovia, a souligné l'agence de l'ONU dans son dernier rapport de situation.