Etude nationale lancée sur les raisons de la pénurie d'infirmières

La Suisse est menacée d'une pénurie d'infirmières et d'infirmiers à l'horizon 2020: pour la première fois, une étude nationale veut savoir pourquoi le personnel soignant reste ou quitte le secteur de la santé. Les résultats seront présentés dans une année.

Près de 80'000 infirmières et infirmiers travaillent en Suisse et 90% sont des femmes. D'ici cinq ans, entre 20 et 30% viendront à manquer. Et les 2500 diplômés par an ne couvrent que la moitié des besoins, a expliqué devant la presse Véronique Addor, professeure à la Haute école de santé de Genève et directrice de l'étude.

Le recrutement dans d'autres pays - 30% du personnel soignant en Suisse a un diplôme étranger - n'est pas la panacée et problématique du point de vue éthique: la pénurie de personnel soignant existe ailleurs aussi, a rappelé Philippe Perrenoud, conseiller d'Etat bernois et président de la Conférence des directeurs cantonaux de la santé.

Cercle vicieux

En outre, plus la pénurie augmente, plus les infirmières se découragent et quittent le métier en raison de la surcharge de travail. Cette profession est d'ailleurs parmi celles où le personnel reste le moins longtemps, a fait remarquer Jean-François Steiert, conseiller national (PS/FR) et président de la Société suisse de politique de la santé.

Un des moyens efficaces pour contribuer à lutter contre le manque serait de garder plus longtemps les infirmières et infirmiers dans leur profession. Or la Suisse manque de données chiffrées et ne dispose pas encore d'un registre professionnel pour cette catégorie.

L'étude intitulée "nurses at work" analysera en détail les divers parcours professionnels dans tous les milieux de soins. Elle doit permettre d'élaborer des recommandations aux décideurs en matière de stratégies de fidélisation efficaces sur le terrain, adaptées à chaque région en Suisse.

L'étude est principalement financée par le Fonds national suisse de la recherche scientifique. Les ex-infirmières et infirmiers sont tout autant invités à y participer que ceux dans le métier. Le questionnaire se fait sur internet.

www.nurses-at-work.com

/ATS


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