Ex-commandant condamné à une amende après un bizutage à Bure (JU)

Un ancien commandant de compagnie a été condamné jeudi à une amende et à une peine pécuniaire avec sursis devant un tribunal militaire à Berne pour avoir admis un bizutage en septembre 2011 à la place d'armes de Bure (JU). Des grenadiers de char avaient dû boire de la bière dans des bottes ou de l'eau de cuisson de poisson pourri.

Le tribunal militaire a estimé que l'ancien commandant de compagnie n'a pas respecté les prescriptions de service. En revanche, il n'a pas retenu divers autres chefs d'accusation, comme le reproche de désobéissance.

Les instructions de son supérieur n'étaient pas claires, a jugé le tribunal militaire. Celui-ci a aussi tenu compte des excellentes qualifications du prévenu et de son parcours antérieur sans tache.

Le tribunal l'a condamné à une peine pécuniaire de six jours/amende à 160 francs avec un sursis de deux ans. En outre, l'ex-officier de 35 ans devra s'acquitter d'une amende de 500 francs.

Bizutage sur internet

Lors d'un cours de répétition en septembre 2011, les nouveaux grenadiers de char ont aussi dû ingurgiter de la nourriture pour chats et servir les autres hommes de la compagnie en caleçon lors du souper. Les scènes du bizutage avaient été diffusées sur Internet, ternissant ainsi l'image de l'armée.

Jeudi devant le tribunal, l'accusé a fait valoir que le bizutage permettait de renforcer la cohésion de groupe et de forger les caractères. Avant la soirée, il avait informé ses supérieurs.

Ces derniers avaient exigé que ce type de rituels ne présentent aucun danger, ne comportent aucune beuverie et n'aient aucun aspect humiliant pour les militaires. Le tribunal a finalement estimé que ces consignes n'étaient pas très claires.

Consignes pas claires

Jeudi, l'auditeur avait demandé que l'accusé soit reconnu coupable de tous les chefs d'accusation. Patrick Anliker a notamment relevé que l'image de l'armée avait été mise à mal.

La défense a elle insisté sur le fait que de tels rituels étaient courants et a plaidé l'acquittement. Ce n'est pas le commandant qui n'a pas respecté les consignes, mais les soldats qui ont organisé la soirée, selon elle.

/SERVICE


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