Le Tribunal correctionnel de Lausanne a condamné mercredi l'ancien gérant de la boutique du Musée olympique à trois ans de prison, dont six mois ferme. Durant près de douze ans, entre 1999 et 2010, il a multiplié les fausses factures et détourné pour 1,765 million de francs.
Le prévenu ne retournera pas en prison, car il a déjà passé six mois en détention provisoire. Mercredi, lors d'une courte audience, le tribunal s'est contenté de ratifier l'accord passé entre les parties dans le cadre d'une procédure simplifiée, une procédure plutôt rare lorsque les montants détournés sont aussi importants.
Ce père de famille de 52 ans a été condamné pour escroquerie par métier et faux dans les titres. Il avait mis en place un système de fausses factures pour déjouer les contrôles auxquels il était soumis.
Il utilisait différents stratagèmes: il faisait croire qu'il commandait des étiquettes de sécurité alors que les produits en étaient déjà équipés. Il établissait de fausses factures au nom de sociétés fictives, mais aussi au nom de clients réguliers du musée. Certaines années, il a réussi à empocher plus de 240'000 francs.
L'homme affirme avoir tout dépensé: au casino de Divonne (F), dans des boîtes de nuit et, la plus grosse partie, pour aider et aller voir son père malade en Thaïlande. En dix ans, il a effectué 52 voyages dans ce pays.
Dans la convention signée par les parties, l'ancien gérant, qui ne retire désormais que de modestes revenus de son travail en indépendant, s'est engagé à rembourser, dans la mesure de ses moyens, les 1,765 million de francs détournés. Depuis septembre dernier, il verse entre 50 et 150 francs par mois, a-t-il expliqué.
"Mon client est soulagé que cette affaire soit terminée", a relevé Me Véronique Fontana, avocate de l'accusé. "Il a reconnu ses fautes. Il a commencé à se reconstruire et à réparer ses erreurs", a-t-elle ajouté.