Les résultats de la première expertise de l'agresseur de Marie en mai 2013 près de Payerne (VD) sont connus. Claude D. est considéré comme un psychopathe inaccessible, à vie, à une thérapie. L'expert retient une responsabilité pénale entière et un sérieux risque de récidive.
De telles conclusions pourraient amener la justice à prononcer un internement à vie à l'encontre du détenu en arrêts domiciliaires qui a enlevé et tué Marie en mai 2013 près de Payerne (VD). Mais pour l'envisager, une seconde expertise devra être mise en oeuvre, comme la loi l'impose, a rappelé jeudi le procureur général du canton de Vaud Eric Cottier dans un communiqué.
Ce premier rapport d'expertise est signé par un psychiatre et psychothérapeute neuchâtelois, le Dr Philippe Vuille. Ce spécialiste est régulièrement mandaté par les autorités pour effectuer des expertises. Il ne s'était jamais occupé jusqu'ici de Claude D.
Dans son rapport, l'expert observe que le meurtrier est atteint d'un trouble mental. Il retient une forme particulièrement grave de trouble de la personnalité dyssociale, équivalant au concept clinique de psychopathie. Le diagnostic de troubles multiples de la préférence sexuelle est également retenu.
Le rapport conclut à une responsabilité entière au sens du droit pénal. En clair, le meurtrier avait la faculté d'apprécier le caractère illicite de ses actes.
Le trouble constaté implique un risque très important de voir Claude D. s'engager dans des actions homicides similaires à celles qu'il a déjà menées à deux reprises. Avant l'homicide de Marie, il avait été condamné à 20 ans de prison pour l'enlèvement, le viol et l'assassinat de sa petite amie en 1998 à La Lécherette (VD). Il avait alors 22 ans.
Le risque de récidive est qualifié de "sérieux" par l'expert. Ce dernier estime "hautement probable" que Claude D. commette d'autres infractions et que cela résulte de "caractéristiques de la personnalité de Claude D." Cet état est qualifié d'immuable et le fait apparaître, pour toute la durée de sa vie, comme inaccessible à une thérapie, écrit le Parquet dans son communiqué.