Le procès d'un homme de 40 ans s'est ouvert lundi matin devant le Tribunal criminel de Genève. Ce Français d'origine sri lankaise est accusé d'avoir étranglé son épouse devant leurs enfants en juillet 2012. Il aurait ensuite jeté son corps dans le Rhône avec l'aide d'un complice.
Le couple était en instance de séparation. Les faits se sont produits le 1er juillet 2012, en fin de soirée, dans l'appartement de l'épouse. Selon l'acte d'accusation, le prévenu a passé une ceinture autour du cou la victime et a serré pendant quatre à cinq minutes, la plongeant dans un état comateux.
Il l'a ensuite enroulée dans une couverture, chargée dans un caddie en sa possession depuis deux jours et transportée dans le coffre de sa voiture. Il a déposé deux de ses trois enfants, alors âgés de 9 et 7 ans, dans l'épicerie d'un ami. Ce dernier, qui se dit innocent, l'aurait alors accompagné jusqu'à Vernier, où ils auraient mis le corps dans le Rhône. Le mari a été arrêté à Bâle le lendemain.
Absence de témoins
Lundi matin, plusieurs questions préjudicielles ont été soulevées. Yaël Hayat, avocate de l'époux, a dénoncé l'absence de témoins lors du procès: 'Est-ce un signe que la messe est dite avant d'avoir été célébrée? Je voudrais que cet homme ait un vrai procès.'
Le Tribunal criminel a accepté d'entendre deux témoins de moralité, pour autant qu'ils puissent venir mardi matin. En revanche, il a refusé la venue de l'expert psychiatre et de la belle-soeur du prévenu. Il a aussi refusé une nouvelle audition des enfants pour les protéger de tout nouveau traumatisme.
Quant à Simon Ntah, avocat de l'ami épicier, il a demandé, en vain, que les dires des enfants soient déclarés irrecevables en ce qui concerne son client. Le Ministère public fonde toute son accusation sur les déclarations, pourtant contradictoires, des enfants, a-t-il déploré. Le procureur Stéphane Grodecki s'est défendu en rappelant la présence de traces ADN et les dires d'amis.
/ATS