L'axe ferroviaire du Gothard pourra être adapté aux camions semi-remorques d'une hauteur de 4 mètres. Le National a accepté jeudi par 104 voix contre 72 l'enveloppe de 990 millions de francs pour réaliser les aménagements nécessaires. La somme inclut 280 millions d'investissements en Italie.
La droite dure a échoué à réduire le crédit d'ensemble. Le National a adopté l'enveloppe maximum pour financer les accès en Italie des deux lignes ferroviaires à travers les Alpes (NLFA), soit le Gothard et le Lötschberg-Simplon.
Pour la majorité, il faut éliminer toutes les entraves pour atteindre la pleine exploitation des NLFA et réserver de l'argent pour d'éventuels travaux à Domodossola (I). Les 50 millions ajoutés par le Conseil des Etats à l'enveloppe des 230 millions prévus par le Conseil fédéral pour les investissements au Sud des Alpes restent modestes au regard de l'investissement total.
"Si aucun projet n'est finalement réalisé à Domodossola, l'argent ne sera pas dépensé ailleurs", a avancé Roger Nordmann (PS/VD). La cheffe du Département fédéral des transports (DETEC) Doris Leuthard a répliqué en vain que cet argent sera quand même bloqué et que cela pèsera sur le futur Fonds d'infrastructure ferroviaire (FIF).
De son côté, l'UDC a voulu limiter dans la loi le champ d'action du Conseil fédéral pour tout ce qui relève des mesures en Italie. "La Suisse aura payé au total 24 milliards pour les transversales alpines, c'est aux pays voisins d'investir sur leur propre territoire", a soutenu Max Binder (UDC/ZH).
Pour lui, pas question d'autoriser le Conseil fédéral à conclure des accords avec l'Italie, ni d'accepter des contributions à fonds perdu sans l'approbation de l'Assemblée fédérale. Mais la majorité a rejeté ces propositions par 127 voix contre 54.
Au vote sur l'ensemble, la chambre du peuple n'a pas remis en question la stratégie globale du gouvernement. Le dossier retourne au Conseil des Etats pour une divergence sans rapport avec le corridor de 4 mètres, qui concerne les "gigaliners".