Didier Burkhalter a expliqué le vote des Suisses à Merkel et Fabius

Didier Burkhalter s’est rendu mardi à Berlin et à Paris, où il a rencontré respectivement la chancelière allemande Angela Merkel et le chef de la diplomatie française Laurent Fabius. Il a trouvé du "pragmatisme" en Allemagne, alors que son homologue français lui a surtout rappelé l’importance des principes européens.

Le président de la Confédération a qualifié de "constructive" l’attitude de l’Allemagne, lors d’une conférence de presse à l’ambassade de Suisse à Paris, où il a fait le bilan de la journée. Avant de se rendre dans la capitale française, il avait rencontré à Berlin la chancelière Angela Merkel et le ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier.

"La position de l’Allemagne est plutôt pragmatique que dogmatique", a-t-il estimé au terme d’une journée consacrée à expliquer la manière dont le Conseil fédéral entend procéder après l'acceptation par le peuple suisse de l'initiative visant à limiter l'immigration.

En revanche, il n’a pas voulu qualifier la position de la France, après sa rencontre en soirée avec le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. "Je ne veux pas juger les différences d’attitude", a-t-il expliqué.

"Début d’un processus"

Au cours de la réunion au Quai d’Orsay, le gouvernement français s’est limité à rappeler à la Suisse "l’importance des principes de la construction européenne et tout spécialement celui de la libre circulation des personnes", a expliqué M. Burkhalter devant la presse.

"Aujourd’hui, il a été surtout question de ces principes", a ajouté le président de la Confédération, qui voit dans la réunion de Paris "une première étape" marquant le "début d’un processus". L’Allemagne a également rappelé ces mêmes principes européens, a-t-il indiqué.

Lors des deux rencontres, M. Burkhalter s’est efforcé d’expliquer aux pays voisins que le "mandat constitutionnel" donné par l’initiative "ne s’applique pas entièrement dès le premier jour".

"Le système de migration doit migrer vers quelque chose qui intègre des contingents, ceci dans un délai de trois ans", a-t-il assuré. "Ce qui veut dire que la libre circulation des personnes, telle qu’elle est actuellement, est maintenue jusqu’à nouvel ordre", a-t-il assuré.

"Solutions raisonnables"

A Berlin, l'accueil a été plutôt rassurant: la Suisse pourra compter sur l'Allemagne dans les négociations à venir avec l'Union européenne (UE). Angela Merkel a déclaré que son pays s'engagera pour trouver des "solutions raisonnables". En contrepartie, Didier Burkhalter a promis que la Suisse ne discriminera aucun Etat de l'UE.

Didier Burkhalter a également relevé la bonne et étroite collaboration entre la Suisse et l'Allemagne. Une coopération qu'il souhaite encore plus intense, notamment aux niveaux économique et scientifique.

Bien que regrettable, la décision du peuple suisse doit être respectée, a fait valoir Angela Merkel. Mais elle représente quand même une difficulté à surmonter, a souligné Frank-Walter Steinmeier, ministre allemand des Affaires étrangères.

/ATS


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