Près de quinze mois avant les prochaines élections fédérales, l'UDC envisage de lancer une nouvelle initiative restreignant l'asile. Les requérants en provenance de pays sûrs ne devraient plus obtenir l'asile en Suisse, souligne Adrian Amstutz, chef du groupe parlementaire UDC, interviewé par la "SonntagsZeitung".
"Les requérants qui craignent vraiment pour leur vie feront, et à juste titre, des demandes dans le pays sûr le plus proche" de leur pays d'origine, pour pouvoir rapidement y retourner une fois la menace passée, explique le conseiller national dans le journal alémanique.
Ceux dont la vie et l'intégrité physique sont menacées n'attendent pas d'être en Suisse pour déposer leur demande d'asile, estime le Bernois. Conséquence: les réfugiés arrivant en Suisse par voie terrestre ne pourraient plus demander un permis de séjour.
Seuls ceux arrivant par avion pourraient accéder aux procédures d'asile classiques, soit "très peu". Ainsi, les personnes en provenance d'Italie ne devraient par exemple plus pouvoir obtenir l'asile, ajoute Adrian Amstutz.
Cette limitation de l'asile "a aussi pour but de combattre l'innommable traite d'êtres humains", assure le parlementaire. Le conseiller national salue en passant l'aide de l'ONU dans les pays stables voisins de ceux en conflit, "au service des pauvres et non pas de ceux qui ont les moyens de payer grassement des passeurs".
A ses yeux, la Suisse devrait d'ailleurs plutôt renforcer son aide aux pays qui accueillent les réfugiés, plutôt que d'ouvrir grande ses portes.
Autre proposition de l'UDC qui pourrait faire l'objet d'une initiative: les requérants ralliant la Suisse depuis des pays sûrs devraient être hébergés dans "des centres contrôlés". Quant à "ceux qui ne se plient pas aux lois suisses, ils seraient placés dans des centres fermés", ajoute M. Amstutz.
Depuis les réformes sur l'asile entreprises par la ministre de justice et police Simonetta Sommaruga, le nombre de demandes a baissé de plus d'un quart l'année dernière, à 21'000.