Une majorité du Conseil national est favorable à l'achat de 22 avions de combat suédois Gripen. Les propositions de rejeter le projet ou de le renvoyer au Conseil fédéral ont été repoussées.
Le Gripen a franchi un autre cap important: par 114 voix contre 70, la Chambre du peuple a accepté de libérer les 3,126 milliards de francs nécessaires à la transaction. Les députés devront encore se prononcer sur le fonds servant à financer l'acquisition des avions.
Celui-ci sera alimenté via une ponction moyenne de 300 millions de francs dans le budget de l'armée, chaque année et pendant dix. Au nom de la commission, Thomas Hurter (UDC/SH) et Hugues Hiltpold (PLR/GE) ont souligné la nécessité d'acheter de nouveaux avions de combat pour assurer en tout temps la défense de l'espace aérien suisse.
Il faut remplacer les 54 Tiger datant des années 1970. Pour la majorité, ni le FA-18, ni les drones, ne présente une alternative crédible, contrairement aux affirmations du camp rose-vert et du PVL.
Pas encore opérationnel
Berne devra payer un acompte d'un milliard de francs, soit une part de 40%, soit moins que les 67% initialement réclamés par Stockholm. La Suisse a aussi obtenu de pouvoir contrôler le respect du cahier des charges lors de la remise des premiers avions en 2018. Après un délai donné au fabricant, elle pourrait résilier le contrat et se faire rembourser.
Ces garanties ne suffisent pas, aux yeux de Walter Müller (PLR/SG) qui a évoqué l'affaire des Mirages. Selon lui, les risques restent trop importants. Le modèle convoité, le Gripen E, n'existe pas encore sous sa version opérationnelle et il faudra pendant un certain temps louer d'autres variantes.
Référendum en vue
Le front du refus est principalement venu de la gauche et des Vert'libéraux qui ont promis un référendum. La Suisse n'a pas besoin de nouveaux avions de combat: depuis la chute du mur de Berlin, l'Europe est pacifiée, a lancé Pierre-Alain Fridez (PS/JU).
Selon le Jurassien, la commande n'est pas seulement une erreur de casting sur le fond mais aussi sur la forme. Le gouvernement a choisi l'avion jugé le moins performant, dans une version qui n'existe que sur le papier. Et la facture risque d'exploser jusqu'à 10 milliards de francs.