L'ancien conseiller fédéral Rudolf Friedrich est décédé mardi dernier à Winterthour (ZH) à l'âge de 90 ans, a-t-on appris par le "Landbote". Le politicien zurichois PLR n'a siégé que deux ans au gouvernement. A Berne, il a dirigé le Département de justice et police de 1982 à 1984.
Par égard à la famille, l'annonce du décès n'aurait dû être faite que jeudi prochain, a expliqué à l'ats Colette Gradwohl, directrice du "Landbote" édité à Winterthour. En raison d'une panne, l'annonce est parvenue prématurément à la télévision alémanique SF.
Rudolf Friedrich n'a eu que 22 mois pour marquer de son empreinte son passage au Conseil fédéral. Mais après son départ de Berne, et malgré ses ennuis cardiaques, il a continué à militer en faveur de plusieurs causes, comme l'Europe et l'ONU.
Fils de pédiatre, l'ancien ministre radical de la justice est né le 4 juillet 1923 à Winterthour (ZH). Après un doctorat en droit à l'Université de Zurich, il adhère au PRD en 1948 et gravit les échelons politiques, du parlement de Winterthour(1962-1975) au Conseil national (1975-1983).
"Lex Friedrich"
Lorsque le radical zurichois Fritz Honegger annonce son retrait du Conseil fédéral, Rudolf Friedrich apparaît rapidement comme l'un des favoris. Il doit néanmoins d'abord s'imposer face à six autres candidats devant le groupe parlementaire radical avant d'être élu au premier tour par l'Assemblée fédérale, le 8 décembre 1982.
Juriste, le nouveau conseiller fédéral reprend logiquement le Département fédéral de justice et police. Son nom reste associé à la "Lex Friedrich", une loi limitant l'acquisition d'immeubles par des étrangers.
Il a aussi mis en chantier deux révisions de la loi sur l'asile pour faire face à l'afflux de réfugiés, avant tout tamouls, du début des années 80.