La discussion actuelle sur une éventuelle réforme du droit de la famille soulève les passions. Apostrophé par la droite conservatrice, le Conseil fédéral refuse de se lier les mains sur la suite des événements. Il estime toutefois que les approches critiques et provocatrices ont leur place dans le débat.
En ligne de mire des conservateurs, l'expertise de la professeure en droit privé de l'Université de Bâle Ingelborg Schwenzer, qui estime que les différentes formes de communautés de vie doivent être mises sur un pied d’égalité.
Selon elle, la communauté de vie est pertinente juridiquement si elle a duré plus de trois ans, si un enfant commun est né ou si un ou les deux partenaires apportent ou ont apporté une contribution importante à la communauté ou en faveur de l’autre partenaire. Et le mariage devrait également être ouvert aux personnes du même sexe.
La discussion s'étant étendue à la polygamie et à l'inceste, il n'en fallait pas moins pour soulever l'ire de la droite dure. Ainsi la conseillère nationale Verena Herzog (UDC/TG) n'hésite pas à dénoncer une tentative "socialisante et moderniste, déconnectée de la réalité, de redéfinir la société", qu'elle juge intolérable.
Et de réclamer, dans une motion, l'abandon de toute réforme du droit du mariage et de la famille. Il n'y a actuellement aucun projet que l'on pourrait stopper, lui réplique le Conseil fédéral dans sa réponse publiée jeudi. Le gouvernement ne fait que répondre à une demande du Parlement qui lui a demandé un rapport sur la question.
Et pour ce faire, il a demandé trois expertises externes, dont celle de Mme Schwenzer. Les résultats de ceux-ci ne reflètent pas les opinions qui ont cours au sein des autorités fédérales ni ne lient ces dernières d'une quelconque manière. Il s'agit de permettre un vaste échange de vues.