De plus en plus, chacun décide pour lui-même en quoi il veut croire et comment il entend pratiquer. Le libre choix de la religion met les communautés de croyants sous pression, car elles entrent en concurrence avec des loisirs séculiers, explique une étude sur la spiritualité des Suisses, soutenue par le Fonds national suisse (FNS).
Avec la liberté de choix, la sphère religieuse subit une pression concurrentielle croissante. Les individus évaluent aussi bien les offres religieuses que les offres séculières sur la base de la prestation et du prix, ont indiqué lundi des sociologues des religions de Lausanne et de St-Gall dans une recherche sur la religiosité et la spiritualité de la population suisse.
En Suisse, cette orientation vers la consommation s’est imposée depuis les années 1960, poursuivent-ils. La pression concurrentielle explique aussi pourquoi les communautés religieuses misent de plus en plus sur le marketing ecclésial.
Les religions sont également perçues de manière de plus en plus distante et critique, selon eux. Ainsi, 85 % des sondés sont plutôt d’accord ou entièrement d’accord avec le fait qu’au regard de ce qui se passe dans le monde, "les religions sont davantage source de conflit que de paix ".
Les chercheurs ont divisé le paysage chrétien, spirituel et religieux en quatre types de croyances totalement différents. Plus de la moitié de la population (57 %) appartient au groupe des 'distants' qui, selon les sociologues des religions, continuera à croître à l’avenir.
Les 'institutionnels', en revanche, ne représentent plus qu’un petit cinquième de la population (18 %). Dans ce groupe, les grandes communautés catholiques et réformées s’atrophient, mais les Églises libres charismatiques gagnent du terrain. Les 'alternatifs' (13 %), eux, se maintiennent, tandis que les chercheurs prévoient une nette augmentation du groupe des 'laïcs' (12 %) à long terme.