Le CICR a présenté jeudi un budget record, en hausse de 25%, pour ses activités l'année prochaine. Le président de l'organisation Peter Maurer a expliqué que les besoins explosent en raison d'importantes crises régionales sans perspectives de solution politique.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) demande aux donateurs 1,6 milliard de francs, dont 1,38 milliard pour ses opérations sur le terrain et 194,4 millions pour le siège de l'organisation à Genève.
"Nous sommes confrontés non plus seulement à des crises internes, mais à des crises régionales pour lesquelles il n'y a aucune perspective de solution politique", a constaté le président du CICR.
La Syrie restera la première opération de l'organisation l'an prochain, avec un budget de 164 millions de francs, en hausse de 56%. Le Soudan du Sud est en deuxième position (131 millions) avec une augmentation de 105%, devant l'Afghanistan (80 millions), l'Irak (78 millions), la Somalie (73 millions), la République démocratique du Congo (63 millions), Israël et les territoires palestiniens occupés (50 millions), le Mali (47 millions), la Centrafrique (46,9 millions) et l'Ukraine.
L'Afrique continue d'accaparer le plus de ressources, soit 40% du budget, devant le Proche-Orient (30%), l'Asie (16%), l'Europe et l'Asie centrale (8%) et les Amériques (6%).
Malgré la mort d'un de ses délégués en Ukraine, le CICR prévoit d'augmenter son aide à ce pays l'an prochain, avec un budget de 46 millions et des effectifs qui passeront de 20 à 60 délégués et 270 locaux. L'organisation veut revenir "le plus tôt possible" dans les zones sous contrôle des séparatistes après avoir négocié des arrangements de sécurité.
Peter Maurer a dénoncé de nouvelles formes de violence extrême qui compliquent la tâche des humanitaires. L'année écoulée a été particulièrement difficile sur le plan de la sécurité. Trois collaborateurs du CICR ont perdu la vie, en RCA, en Libye et en Ukraine. En Syrie, où trois employés du CICR sont toujours détenus en otage, 40 volontaires du Croissant-Rouge syrien ont été tués depuis le début du conflit.
Peter Maurer a précisé que le CICR a bon espoir de terminer l'année sans déficit, malgré la difficulté à financer des crises oubliées et l'augmentation des besoins. Il a regretté que l'institution n'arrive pas à élargir sa base de donateurs et que ce sont toujours les pays européens et d'Amérique du Nord, plus l'Australie et le Koweït, qui financent l'institution.