Le Conseil national a entamé lundi un débat fleuve sur le budget 2014 de la Confédération, qui se poursuivra mardi. Il a pris une première décision: couper 200 millions de francs dans les charges de l'administration. La gauche et le PDC se sont opposés en vain à ces économies.
La majorité bourgeoise - sauf le PDC - a voté une diminution de 50 millions pour le personnel, par 97 voix contre 82 et 5 abstentions, et de 150 millions pour les charges de biens et services et les charges d'exploitation, par 92 voix contre 78 et 8 abstentions. L'économie correspond à un peu moins de 1% de l'enveloppe de 5,5 milliards pour le personnel et à un peu plus de 3% des 4,5 milliards affectés aux biens et services ainsi qu'à l'exploitation.
Pour justifier ces coupes, proposées par la commission des finances, plusieurs orateurs bourgeois ont invoqué le renvoi, dans l'après-midi, du programme d'économies et les perspectives sombres qui pèsent sur les finances fédérales. Différents projets prévus feront en effet diminuer les recettes et augmenter les dépenses, a averti Petra Gössi (PLR/SZ).
"La croissance des dépenses est excessive", a renchéri Thomas Aeschi (UDC/ZG). Selon lui, ces 200 millions d'économies sont un message clair envoyé par le Parlement au Conseil fédéral pour qu'il perpétue ces mesures ces prochaines années.
Le camp rose-vert a tenté en vain de s'opposer au coup de canif transversal porté aux dépenses. "Ces coupes linéraires sont aussi inutiles que brutales", a asséné Marina Carobbio (PS/TI). "Inutiles, car le principe du frein à l'endettement est respecté par ce budget". Et selon la Tessinoise, certains mandats donnés par le Parlement ne pourront ainsi pas être réalisés.
La ministre des finances Eveline Widmer-Schlumpf s'est aussi opposée à ces coupes, estimant que cela ne sert pas à grand-chose de tailler ainsi dans la masse. Au lieu de telles coupes ponctuelles et désordonnées, il faut un plan financier rigoureux à plus long terme, a-t-elle insisté.
Les débats se poursuivent.
La semaine passée, le Conseil des Etats a adopté le budget sans rien retoucher à la proposition du Conseil fédéral. Il est quasiment équilibré, affichant un léger déficit de 119 millions de francs.
Les sénateurs ont balayé les coupes de 200 millions, mais en s'étant auparavant prononcés en faveur du programme d'économies, qui est maintenant définitivement reporté. Il imposait aux départements fédéraux des réductions de plus de 700 millions de francs par an entre 2014 et 2016.