Le journaliste du quotidien "Le Matin" Ludovic Rocchi dépose un recours contre la perquisition effectuée sur ordre de la justice neuchâteloise à son domicile à La Chaux-de-Fonds et à sa chambre d'hôtel à Locarno (TI). Du matériel informatique et des notes avaient été saisis.
Ludovic Rocchi et le journal justifient leur démarche en expliquant vouloir montrer leur "ferme opposition aux méthodes du procureur Nicolas Aubert". Dans un communiqué diffusé vendredi, "Le Matin" souligne que la protection des données est un principe sur lequel le journal ne transigera pas.
Le domicile conjugal de Ludovic Rocchi avait été l'objet d'une perquisition le 13 août à la suite d'une plainte pour diffamation, calomnie et violation du secret de fonction déposée par le directeur de l’institut de l’entreprise de la faculté des sciences économiques de l’Université de Neuchâtel. En cause, des articles de Ludovic Rocchi accusant ce professeur de plagiat.
Un doute
"Le Matin" dénonce ce qu'il appelle la débauche de moyens déployés par le procureur. "Nous sommes en droit de nous demander si le procureur n'a pas voulu donner une bonne leçon à un journaliste jugé trop dérangeant pour les institutions neuchâteloises", s'interroge Eric Hoesli, le directeur éditorial du groupe Tamedia, cité dans le communiqué.
Cette perquisition au domicile privé d'un journaliste est une première dans l'histoire de la presse suisse. Journalistes et éditeurs ont dénoncé une grave atteinte à la liberté de la presse. "On cherche à faire peur aux gens pour qu'ils ne parlent plus à la presse", a estimé Ludovic Rocchi dans "syndicom, le journal".