Les partis politiques ont du souci à se faire: tant au niveau mondial qu'en Suisse, ils sont perçus comme étant l'institution la plus corrompue. Tel est le résultat du "baromètre de la corruption" publié mardi par l'organisation Transparency International (TI).
En Suisse, 43% de 1000 personnes interrogées estiment que les partis sont touchés par le fléau. Ils figurent en tête de liste des institutions considérées comme corrompues, suivis des médias, du secteur privé et, en 4e position, du Parlement.
Financement des partis
Selon Transparency International Suisse, ce résultat légitime les revendications formulées depuis longtemps: publication des dons versés aux partis, fixation d'un plafond de dons et transparence dans la comptabilité.
La corruption au sein de l'administration ne préoccupe en revanche guère le public. Près de la moitié des sondés affirment que le phénomène n'est pas un problème alors qu'un sur trois le juge mineur. Seuls 9% des personnes interrogées y voient un problème grave. A noter que 40% constatent toutefois une progression de la corruption dans l'administration ces deux dernières années.
Si les Suisses constataient un cas, ils seraient 92% à le signaler, contre 73% en Europe occidentale et 69% en moyenne mondiale. Ceux qui fermeraient les yeux craignent avant tout des représailles (35%). Un peu plus d'un quart supposent qu'une dénonciation est inutile, un autre quart ne saurait pas à qui s'adresser.
Protéger les "whistleblowers"
La proportion élevée de personnes prudentes illustre l'importance d'inscrire dans la loi un mécanisme de protection efficace des lanceurs d'alerte éthique, les "whistleblowers", poursuit TI.
L'organisation a interrogé un millier de personnes dans 107 pays entre septembre et mars. Au niveau mondial, 54% des sondés estiment que leur gouvernement est inefficace dans ce domaine. En Europe occidentale, ce taux est même de 57%, mais tombe à 17% en Suisse.