Les opposants à l'initiative d'Ecopop ont appris de leur défaite après l'adoption de l'initiative de l'UDC "contre l'immigration de masse" en février, assurent-ils. "Cette fois, nous ne commençons pas trop tard", a affirmé lundi à Berne Regula Rytz, co-présidente du "comité suisse solidaire - Non à Ecopop".
Plusieurs organisations ont dû faire leur autocritique suite à l'inattendue acceptation par le peuple du texte de l'UDC le 9 février. Elles admettent notamment ne pas s'être suffisamment engagées avant les votations, a expliqué la co-présidente des Verts.
Le comité se dissocie de son équivalent bourgeois "Ecopop NON!" et ne rassemble que des partis de gauche ou vert, des syndicats, des organisations en faveur des migrants, étudiantes ou culturelles, des oeuvres d'entraide et les Eglises.
Pour eux, l'adoption du texte de l'association Ecologie et Population (Ecopop) interromprait définitivement la voie des bilatérales, déjà fortement menacée.
La campagne contre cette initiative doit donc être plus largement soutenue que celle de février, a relevé le dramaturge bernois Guy Krneta. Il s'agit aussi de ne pas réagir que lorsqu'il est déjà trop tard.
L'initiative populaire "Halte à la surpopulation - Oui à la préservation durable des ressources naturelles" veut limiter la croissance annuelle de la population due à l'immigration à 0,2% sur une moyenne de trois ans. Seuls quelque 17'000 étrangers, réfugiés compris, pourraient s'établir de manière permanente en Suisse chaque année.
Or, c'est un fait: la Suisse a besoin de la migration. "Pendant les dix dernières années, l'immigration de personnes qualifiées a permis la création de 700'000 postes de travail", a ajouté Rita Schiavi, co-présidente du comité et membre du comité de l'Union syndicale suisse (USS).
"L'initiative est clairement contre les étrangers, et cache ses intentions derrière un masque écologique", a renchéri Emine Sariaslan, présidente du Forum pour l'intégration des migrants.