D'après santésuisse, la faîtière des assureurs-maladie, les primes-maladie devraient augmenter de 4,5% en 2015, soit deux fois plus que les trois années précédentes. Cette annonce intervient alors que les Suisses devront se prononcer le 28 septembre sur l'initiative pour une caisse publique.
En 2014 et 2012, les primes pour l'assurance de base n'avaient augmenté que de 2,2% par rapport à l'année précédente et de 1,5% en 2013, indiquent les chiffres publiés par santésuisse vendredi soir. En 2008 - l'année à laquelle la population a largement rejeté (70%) l'article constitutionnel sur l'assurance maladie - la hausse n'a même été que de 0,5%, le taux le plus bas en près de vingt ans.
Le nouveau financement hospitalier, en place depuis 2012, le vieillissement de la population et la hausse des soins ambulatoires ont fait grimper la facture, justifie santésuisse. Les assureurs prennent en charge la totalité des coûts des soins ambulatoires, alors que pour les soins stationnaires, ils paient moins de la moitié, explique l'expert en politique de la santé, Heinz Locher, interrogé par l'ats.
Des écarts sont toutefois possibles, car chaque assureur calcule ses propres primes avant de les faire approuver par l’Office fédéral de la santé publique, rappelle santésuisse.
Selon l'expert en politique de la santé, Heinz Locher, le montant des primes individuelles diffère cependant souvent beaucoup de la hausse moyenne qui est annoncée. Les réserves varient d'un assureur a un autre, rappelle le Bernois. Certains disposent d'une une plus grande marge de manoeuvre et peuvent compenser la hausse des coûts.
La faîtière n'est pas en mesure d'indiquer quelle catégorie de la population sera la plus affectée ni quel canton ou quelle assurance, a déclaré samedi à l'ats son porte-parole Paul Rhyn. L'année dernière ce sont surtout les primes des jeunes adultes qui avaient fortement augmenté.
Santésuisse base ses prévisions sur une étude de la Haute école en sciences appliquées de Zurich, à Winterthour. Celle-ci table sur une progression moyenne de 2,7% pour 2014 et de 4,2% pour 2015.
Depuis l'introduction de la loi sur l'assurance-maladie, la progression atteint toutefois 129% et ce sans tenir compte du renchérissement du coût de la vie.